Addis-Abeba, Éthiopie, le 22 avril 2021 (CEA) - La Commission économique pour l’Afrique (CEA) et ses partenaires ont lancé ce jeudi, une initiative plus amicale et complète intitulée « Learning Girls in ICT » qui devra contribuer à réduire la fracture numérique sur le continent.
Le lancement de l’initiative « Learning Girls in ICT » a marqué le 10ème anniversaire de la Journée internationale des filles dans les TIC, qui est célébrée chaque année le 22 avril pour aider à réduire la fracture numérique entre les hommes et les femmes.
« Les compétences numériques offrent à nos filles le pouvoir de changer le monde », déclare Jean-Paul Adam, Directeur de la Division de la technologie, du changement climatique et de la gestion des ressources naturelles (TCND) de la CEA, en ouvrant officiellement le webinaire largement suivi.
« La numérisation offre une variété d’opportunités pour l’autonomisation des femmes et une participation plus équitable des femmes sur les marchés du travail, les marchés financiers et l’entrepreneuriat ».
Pour dévoiler l’initiative, la CEA et ses agences sœurs, l’Union internationale des télécommunications (UIT), ONU Femmes et des partenaires bilatéraux, ont organisé conjointement un webinaire sur le thème, « Filles africaines connectées, créer un avenir meilleur ».
« Avec le taux de pénétration d’Internet le plus bas, l’Afrique présente la plus grande fracture numérique entre les hommes et les femmes au monde, où seulement 22,5% des femmes utilisent Internet, contre 33,8% des hommes », fait remarquer M. Adam lors du webinaire.
« Cet écart entre les hommes et les femmes se creuse dans certaines régions du continent, renforçant les inégalités entre les sexes en refusant aux femmes et aux filles d’accéder à la formation, de trouver des emplois mieux rémunérés et de créer de nouvelles entreprises ».
Selon l’un des principaux organisateurs du forum, Mactar Seck, de la TCND, de la CEA, l’initiative « Learning Girls in ICT-Initiative » est une plate-forme internet d’apprentissage en ligne conçue pour offrir une formation et des compétences technologiques essentielles aux jeunes femmes et filles.
« Les femmes ont un rôle essentiel à jouer dans les TIC en Afrique », déclare Wandia Riunga de la CEA en expliquant que l’initiative vise à promouvoir l’intégration de l’Afrique, générer une croissance économique inclusive et stimuler la création d’emplois.
M. Seck explique également que le portail du savoir électronique doit également contribuer à réduire le fossé numérique, éliminer la pauvreté pour le développement socio-économique du continent, garantir l’appropriation par l’Afrique des outils modernes de gestion numérique et stimuler son économie du savoir en plein essor.
« Grâce à ce lancement, la CEA aide à construire un pont qui encouragera davantage de femmes et de filles du continent à se lancer dans les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (STEAM) », dit-il.
« Nous devons élargir les horizons de la technologie et éliminer la stigmatisation selon laquelle les sciences, la technologie et les mathématiques sont réservées aux garçons », souligne Salma Abbasi, qui a animé une grande partie du webinaire.
« Avec l’avantage d’être le plus jeune continent du monde, l’Afrique doit combler les lacunes et remédier à l’accès à la connectivité et tirer parti des capacités et de l’agilité des jeunes pour amener plus de femmes dans la technologie.
Le webinaire, qui a attiré une participation à l’échelle du continent, a vu des femmes leaders d’opinion dans le domaine de la technologie telles qu’Angela Lum-neh du Cameroun, Ndeye Fatou Coundoul Thiam du Sénégal, Sorene Assefa en Afrique du Sud et Chepkemoi Magdalene au Kenya, présenter leurs différents pôles technologiques et les changements qu’elles mènent dans leurs communautés.
Parmi les autres stars de la technologie africaines de premier plan sur le forum en ligne, qui ont également partagé leurs expériences et leurs innovations qui ont brisé les barrières technologiques, citons Crescence Elodie Nonga, Zohra Slim, Bethelehem Tesfaye, Emmanuella Abie et Tasnim Daly de la Tunisie.
« À la CEA, nous jouons notre rôle dans l’effort mondial visant à améliorer l’utilisation des technologies habilitantes qui favorisent l’autonomisation des femmes par le biais d’ateliers pratiques de codage, de forums ; et grâce à nos programmes de sensibilisation mondiaux, qui rassemblent des partenaires issus de groupes de parties prenantes pertinents », affirme M. Adam.
L’atelier pratique de codage continental hybride, organisé en Éthiopie fin 2020, a réuni 124 filles à Addis-Abeba et a attiré plus de 3 000 filles à travers le continent qui se sont connectées virtuellement pendant deux semaines pour délibérer sur la promotion de l’accès des femmes et des jeunes filles aux canaux numériques.
« L’une des meilleures expériences de ma vie a été de participer à l’atelier pratique de codage. Cela m’a beaucoup motivé », déclare Tasnim Daly, une entrepreneure informatique émergente, au webinaire, rappelant son expérience de l’atelier pratique de codage qui continue de promouvoir les femmes et les filles à assumer des rôles de programmeuses, créatrices et conceptrices informatiques dans le secteur des TIC.
« Autonomiser les jeunes femmes et filles dans le cadre de mieux construire l’avenir est très important. Les défis futurs tels que les pandémies et le changement climatique nécessiteront plus de femmes au premier plan », déclare Adam.
Pour Emelang Litiane, du Bureau régional de la CEA pour l’Afrique australe (BSR - AO), la technologie s’est avérée être une aubaine à l’ère de la pandémie de COVID-19.
« La fracture numérique entre les hommes et les femmes doit être abordée car elle constitue une menace pour l’égalité des sexes et la réalisation des ODD. Il est redondant d’avoir l’accès sans compétences et vice versa », dit-elle.
Par le biais de l’initiative « Learning Girls in ICT-Initiative », la CEA redynamise et renforce à l’échelle l’initiative pour la Société de l’information en Afrique (AISI) qu’elle a lancée en 1996 en tant que cadre continental global sur les TIC au service du développement (ICT4D) et jette les bases de la Société de l’information en Afrique.
« Nous devons continuer à promouvoir l’autonomisation des filles grâce aux TIC », déclare Jean-Jacques Massima de l’Union internationale des télécommunications (UIT).
« Les ateliers pratiques « Les jeunes filles africaines peuvent coder » sont en train de devenir un outil de sensibilisation et de renforcement des capacités qui attire les jeunes filles vers les métiers des TIC ».
Mme Abbasi ajoute : « Nous devons adopter une sorte de pensée perturbatrice qui incorpore des compétences générales, des technologies et des compétences commerciales. C’est la seule façon pour la plupart de l’Afrique de passer du statut de consommateur à celui d’innovateur ».
Les prochains ateliers de codage auront lieu en juin au Congo et au Cameroun.
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