Dans le monde entier, la lutte contre les flux financiers illicites est devenue un domaine prioritaire pour la réalisation du développement durable et la mise en place d’institutions et de sociétés inclusives. Tant dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 que dans le Programme d’action d’Addis-Abeba de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, des objectifs explicites ont été adoptés pour lutter contre les flux financiers illicites. Cela reflète un consensus général sur le fait que non seulement les flux financiers illicites drainent les ressources nationales indispensables au développement durable, mais ils érodent également la confiance dans les contrats sociaux et les systèmes de gouvernance, et accroissent les inégalités à l’intérieur des pays et entre eux. La présente note d’orientation examine les types, les canaux et le statut de ces flux sur le continent afin de recommander des initiatives visant à renforcer l’architecture institutionnelle créée par les gouvernements africains pour les endiguer. La note aborde les quatre principales sources de flux financiers illicites en Afrique : la fraude fiscale sous forme d’évitement fiscal et d’évasion fiscale, la fausse facturation commerciale, le blanchiment d’argent et la corruption. Chacun de ces flux contribue à la faiblesse des institutions, à la mauvaise gouvernance et au non-respect de l’état de droit, et est influencé par ces facteurs.