La structure actuelle de la dette souveraine dans de nombreux pays africains est de plus en plus préoccupante. Bien que les prêteurs traditionnels et les institutions multilatérales détiennent une part importante de la dette extérieure, la structure de la dette évolue vers des emprunts privés moins concessionnels. Depuis le milieu des années 2000, les emprunts sur les marchés privés concourent de plus en plus à accroître la dette extérieure du continent. La part moyenne par pays de la dette à long terme publique et garantie par l’État détenue par des créanciers privés est passée de 10,1 % en 2005 à 18 % en 2020. Cette augmentation est en grande partie due à une augmentation des emprunts par l’émission d’obligations souveraines sur les marchés internationaux à partir du milieu des années 2000. Une grande partie de la dette actuelle est libellée en devises étrangères, ce qui expose de nombreux États africains au risque de change. En outre, dans le cas des prêts privés, l’alourdissement du fardeau de la dette et les risques accrus de défaillance se traduisent par des taux d’intérêt élevés. Dans ce contexte, la présente note d’orientation a pour objet de démontrer la vulnérabilité de la dette des pays africains et de montrer que ces pays paient des primes relativement plus élevées sur leurs euro-obligations souveraines. En particulier, il y est fait état du rôle des notations de crédit dans la détermination des écarts obligataires et de leur impact sur les primes en Afrique.