Yaoundé, le 5 mars 2025 (CEA) – Les experts africains affirment que la Boite à outils d’évaluation de l’économie bleue (BEVTK) de la CEA fournit un cadre visant à évaluer les contributions économiques, sociales et écologiques des ressources aquatiques, soutenant ainsi l’élaboration de politiques basées sur des données et promouvant le développement durable des ressources dans ce secteur.
C’est le cas de Zanzibar, où la BEVTK a permis de déterminer qu’en 2022, la valeur ajoutée brute annuelle générée par l’économie bleue a cru de 35 % par rapport à 2021. Pour la Tanzanie continentale, la BEVTK estime la valeur ajoutée brute annuelle cumulée générée par l’économie bleue entre 2015 et 2020 à 7,7 milliards de dollars, dont 274,5 millions de dollars pour le seul secteur du transport et du stockage.
En Afrique centrale, l’économie bleue reste un secteur en friche. Les tendances récentes dans les industries clés de l’économie bleue révèlent des défis urgents : la baisse des prises de poissons et des niveaux de revenus due à la surpêche et au changement climatique ; un système de transport maritime et fluvial historiquement non compétitif, les ports ne représentant que 6 % du trafic de conteneurs en Afrique ; et le tourisme côtier et maritime qui reste sous-priorisé, avec des infrastructures et des stratégies sectorielles inadéquates. En outre, bien qu’elle dispose du plus grand potentiel hydroélectrique d’Afrique, la sous-région n’en exploite que 5 %, ce qui contribue à un déficit énergétique critique qui entrave l’industrialisation et le développement durable », a indiqué Raquel Frederick, Économiste au Bureau sous-régional de la CEA pour l’Afrique centrale.
L’évènement organisé conjointement par la CEA et l’Association des États riverains de l’océan Indien (IORA), le 5 mars 2025, a mis en lumière les avantages et les défis de la transition vers une économie bleue résiliente aux changements climatiques dans la région. Les experts ont en outre fourni des recommandations pour la bonne appropriation de la BEVTK. Plus de 100 participants de 43 pays ont participé à cet évènement virtuel de deux heures, représentant les gouvernements, le secteur privé, la société civile et les partenaires au développement.
Les experts ont insisté sur l’importance du partage d’expérience entre les pays d’Afrique de l’Est et d’Afrique centrale, ainsi qu’entre les organisations régionales telles que la CEEAC, la CAE et l’IORA. Ils ont également souligné la nécessité de renforcer les capacités en matière d’économie bleue, en particulier en ce qui concerne la BEVTK, et de développer des statistiques nationales sur l’économie bleue, qui peuvent servir de base aux évaluations de la boîte à outils.
Mme Asiya Maskaeva, Conseillère économique à la Commission de planification du Bureau du président de la République unie de Tanzanie, souligne la nécessité d’un large engagement des parties prenantes, y compris des communautés côtières, des établissements d’enseignement supérieur et de la société civile.
« Alors que l’Afrique et la région de l’océan Indien continuent d’exploiter le potentiel des ressources bleues, le besoin de données fiables et d’outils d’évaluation devient de plus en plus urgent. Depuis près d’une décennie, la CEA s’est engagée à aider les États membres, en particulier en Afrique de l’Est, à développer leurs stratégies d’économie bleue, à renforcer les cadres politiques et, plus récemment, avec la BEVTK, à fournir des outils pratiques pour quantifier la valeur des ressources bleues », a rappelé Jean-Luc Mastaki, Directeur du Bureau sous-régional de la CEA pour l’Afrique centrale.
Pour domestiquer cet outil en Afrique centrale et le consolider en Afrique de l’Est, Jean-Luc Mastaki appelle au renforcement du partenariat avec l’IORA : « Cette collaboration a commencé avec notre Bureau pour l’Afrique de l’Est, et nous nous réjouissons de l’étendre à l’Afrique centrale, reconnaissant l’importance de la coopération intra-régionale et Sud-Sud, ainsi que de l’apprentissage mutuel pour faire avancer l’agenda de l’économie bleue en Afrique ».
Au-delà de l’intérêt économique de la valorisation des ressources bleues, agir pour garantir des ressources bleues saines et productives est lié à l’urgence d’accélérer les progrès vers l’ODD 14 (La vie sous l’eau) et les objectifs connexes.
C’est dans cet esprit qu’en clôture du webinaire, Andrew Mold, Directeur par intérim du Bureau sous-régional de la CEA pour l’Afrique de l’Est, a souligné le rôle essentiel de l’économie bleue dans le développement durable de l’Afrique et l’importance de l’élaboration de politiques fondées sur des données. Il a rappelé l’engagement de la CEA en faveur du renforcement des capacités et de la coopération régionale, encourageant un engagement continu pour étendre l’utilisation de la BEVTK à travers l’Afrique.
Zacharie Roger MBARGA – Chargé de la communication
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