Yaoundé/Dakar/Genève/Addis-Abeba, le 9 Mars 2021 (CEA) – Comprendre les enjeux des accords la Zone de Libre-échange Continentale africaine (ZLECAf) « est une question de mettre fin au paradoxe d’une Afrique qui regorge d’énormes ressources naturelles et dont les populations peinent à sortir de la pauvreté, » a déclaré Madame Brusil Miranda Metou, Secrétaire générale du Ministère du Commerce du Cameroun, ce lundi 8 mars 2021.
Mme Metou s’adressait à une cinquantaine d’experts et représentants du secteur privé du Cameroun qui participent à une formation en ligne pour comprendre les objectifs, la portée et le processus de négociation de la ZLECAf ainsi que les impacts attendus sur la transformation socio-économique du Cameroun.
La formation qui se déroule pendant toute cette semaine est conjointement organisée par le Bureau sous-régional pour l’Afrique centrale de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), l'Institut africain de Développement économique et de Planification (IDEP) et le Centre africain pour les Politiques commerciales (CAPC). Le Ministère du Commerce du Cameroun, la Commission de l’Union Africaine, le Centre du Commerce international (CCI) contribuent également à cette activité qui est financée par l’Union européenne.
Il s’agit aussi d’un exercice qui contribuera au renversement de la tendance « d’une Afrique où bon nombre des pays demeurent des exportateurs de matières premières sans valeur ajoutée et sont, de ce fait, exposés à la détérioration de termes de l’échange », a précisé Mme Metou.
Pour elle, la ZLECAf est appelée à « améliorer la compétitivité des entreprises de l’Afrique en exploitant les possibilités d’une production à grande échelle à travers l’accès à un vaste marché continental ouvert, et à une meilleure réallocation des ressources ».
D’où son appel aux acteurs du secteur privé camerounais à « tirer pleinement profit des opportunités qu’offre cet instrument qui vise à créer un marché continental unique avec la libre circulation des personnes, des capitaux, des marchandises et des services qui sont essentiels pour le renforcement de l’intégration économique, la promotion du développement agricole, la sécurité alimentaire, l’industrialisation et la transformation structurelle et économique. »
« Pour nous il ne fait aucun doute que le Cameroun, plus grande économie de la zone CEMAC, tant par la taille de son PIB que par la taille de sa population, tirera profit de la ZLECAf pour accroitre ses exportations vers l’Afrique grâce à une plus grande diversification horizontale et verticale de l’économie » a indiqué M. Antonio Pedro, Directeur du Bureau sous-régional pour l’Afrique centrale de le CEA.
« En effet, au moment où nous célébrons aujourd’hui la journée internationale de la femme, il est essentiel de bien comprendre l’impact sexospécifique de la libéralisation du commerce intra-africain pour garantir l’égalité des chances pour les femmes et les hommes dans le cadre de la ZLECAf » a-t-il ajouté.
Tout en félicitant le Cameroun pour avoir franchi plusieurs étapes de la mise œuvre de la ZLECAf, Mme Karima Bounemra Ben Soltane, Directrice de l’IDEP, a rappelé que le marché commun « est une opportunité représentant l’une des dernières chances pour l’Afrique de s’embarquer dans des processus plus dynamiques, plus résilients et plus ancrés vers le bien-être des populations avec des niveaux de croissance bénéfiques pour tous ».
Pour elle, la formation est pertinente parce que les enjeux de la ZLECAf « doivent se discuter à tous les niveaux – aussi bien au niveau central qu’au niveau des communautés et des régions pour être sûr que les spécificités, les besoins et les capacités de chacun sont prises en compte et bien intégrées » dans la démarche du Cameroun pour participer dans ce marché. La formation, selon elle, sera donc « d’un apport concret au développement du commerce intérieur et extérieur du Cameroun ».
M. Frank Bonzemba, Economiste principal au CCI en charge de l’Afrique, a félicité la CEA pour toutes les initiatives prises afin de mieux disséminer le contenu de la ZLECAf aux parties prenantes africaines qu’elles soient issues du secteur public ou du secteur privé.
« Avec un marché estimé à plus de 1,3 milliard des consommateurs il est important de promouvoir la ZLECAf afin de ne pas en faire uniquement un instrument de politique commerciale, mais un vrai outil de développement contribuant à la transformation structurelle de l’Afrique, » a-t-il souligné.
Selon M. Désiré Loumou, Expert Senior en commerce des services à la Commission de l’Union Africaine, « la ZLECAf offre un vaste champ d’opportunités à ses Etats partis, aussi bien pour le commerce des marchandises que pour le commerce des services, à ce stade, et plus tard pour la politique de concurrence, les droits de propriété intellectuelle, les investissements et le commerce électronique ».
« Ces opportunités nécessitent un minimum de compréhension et de maîtrise aussi bien des enjeux et des défis qu’elles présentent », a-t-il estimé, tout en ajoutant que « c’est en cela qu’en optant pour la formation de ses différentes parties prenantes à travers cet atelier, le Cameroun se positionne au rang des pays désireux d’en faire un outil de développement économique ».
« Cette formation est donc une occasion pour les participants de saisir tout le potentiel conceptuel de la ZLECAf afin de le transformer en une action de bonne compréhension qui leur permettra de changer la vie de nos jeunes, de nos femmes et de la population en général ».
Tout cela, a-t-il dit, « va contribuer à la création d’une dynamique pour une intégration plus poussée et plus approfondit de nos économies, en droite ligne avec les objectifs de l’Agenda 2063 de l’Union africaine ».
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