Charm el-Cheikh, le 11 novembre 2022 (CEA) – L’Afrique devrait investir dans des infrastructures résilientes au changement climatique ; ce qui a poussé les pays à dépenser près de 5 % de leur PIB en vue de s’adapter à ses impacts, déclare Antonio Pedro, Secrétaire exécutif par intérim de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), en marge de la COP27.
Le continent a déjà un déficit de financement en infrastructures de plus de 100 milliards de dollars par an, selon la Banque africaine de développement. Il y a lieu pour l’Afrique d’augmenter les investissements dans le développement des infrastructures qui sont essentielles à l’amélioration du niveau de vie des citoyens africains ainsi qu’à la compétitivité mondiale du continent.
Le Secrétaire exécutif fait remarquer que la Facilité d’investissement pour la résilience climatique en Afrique (AFRI-RES) est un coup de pouce pour des infrastructures à l’épreuve du climat en Afrique.
« Il est urgent de combler le déficit d’infrastructures de l’Afrique à grande échelle et rapidement si le continent veut atteindre ses Objectifs de développement - comme stipulé dans divers plans de développement nationaux, le Programme 2030 des Nations Unies pour le développement durable et l’Agenda 2063 », déclare M. Pédro.
Le Secrétaire exécutif fait remarquer que combler le déficit de développement des infrastructures signifie investir jusqu’à 170 milliards de dollars par an dans des secteurs tels que l’énergie, les transports, l’eau, l’assainissement, l’urbain et les écosystèmes. Ces secteurs sont sensibles aux effets néfastes du changement climatique, notamment les inondations, les sécheresses et les vagues de chaleur qui sont de plus en plus fréquentes et plus intenses.
« Dans un contexte de recrudescence des effets du changement climatique qui coûtent déjà à l’Afrique en moyenne 5% du PIB par an, il est important de renforcer la confiance que les investissements dans les infrastructures fourniront des services et un retour sur investissement dans le climat d’aujourd’hui et de demain », affirme le Secrétaire exécutif.
Une étude historique de 2015 sur l’amélioration de la résilience climatique des infrastructures africaines (ECRAI) par la Banque mondiale et la CEA a montré que certains bassins fluviaux - tels que le Bassin du Fleuve Orange et le Bassin du Fleuve Congo - pourraient devenir plus humides dans certains scénarios de voies choisies en ce qui concerne les émissions mondiales. En outre, certains bassins fluviaux tels que le Bassin du Fleuve Zambèze pourraient s’assécher et perdre jusqu’à 60 % de leur potentiel de production hydroélectrique, ce qui entraînerait d’énormes augmentations des coûts énergétiques.
M. Pedro indique qu’en 2016, le barrage de Kariba sur le Zambèze - qui fournit la majeure partie de l’électricité consommée au Zimbabwe et en Zambie - a failli fermer car le volume d’eau dans le réservoir a chuté d’environ 12 % de sa capacité en raison des rares évènements El Niño et La Niña survenus en 2015 et 2016 attribuables au changement climatique.
Les conclusions du rapport ont conduit à la création de la Facilité d’investissement pour la résilience climatique en Afrique - AFRI-RES - soutenue par le Fonds nordique de développement. La facilité AFRI-RES soutient les pays, les entités régionales telles que les commissions de bassin fluvial et les développeurs de projets avec la capacité et les outils nécessaires pour intégrer la résilience climatique dans les investissements de ces secteurs clés.
AFRI-RES est une initiative conjointe de la CEA, de la Commission de l’Union africaine et de la Banque africaine de développement. Au cours de sa première phase, la CEA et la CUA ont dirigé la composante de formation et de plaidoyer ainsi que le développement d’un portail de connaissances et d’informations sur le climat.
« L’Afrique peut tirer profit de son arrivée tardive dans le développement des infrastructures pour s’assurer de construire des infrastructures de qualité résilientes au climat », déclare M. Pedro, soulignant que les capacités et les outils fournis par l’AFRI-RES sont des contributions essentielles dans le programme de développement de l’Afrique.
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