Yaoundé/Addis-Abeba, 7 avril 2021 (CEA) – Inciter les Pays de l’Afrique centrale à passer de la théorie à la mise en œuvre des stratégies de diversification économique, tel est le principal domaine d’intervention par rapport auquel les travaux réalisés par le Bureau sous-régional pour l’Afrique centrale (BSR-AC) de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) seront jaugés dans la sous-région en 2021.
À cet effet, le BSR-AC a mis en place un outil d’aide à la planification spatiale et à la décision en matière d’investissement axé sur un système d’information géographique (SIG) au cours du premier trimestre de l’année 2021. En outre, un modèle d’aide à la décision (MAD) pour le Cameroun (devant s’étendre à l’ensemble de la sous-région) a été également conçu et le processus de conception et d’utilisation du label de commercialisation du Made in Central Africa a été enclenché.
Cette information a été dévoilée par le Directeur de la CEA/BSR-AC, Antonio Pedro, et a été élaborée par le Chef de la Section des initiatives sous-régionales du Bureau, Adama Coulibaly, à l'occasion de la réunion d’examen de la responsabilité et de la performance des programmes de la CEA (APPR) du premier trimestre 2021 tenue mardi.
Suite à de nombreux mois de travail effectué par le Bureau à l’effet de parachever l’évaluation des opportunités économiques le long des corridors de transport en Afrique centrale au moyen du SIG, la Banque de développement de l’Afrique centrale (BDEAC) a déclaré qu’elle s’en servira pour réviser le plan directeur des corridors de transport de la sous-région (appelé PDCT-AC) élaboré en 2004, également avec l’assistance technique de la CEA.
« L’outil fondé sur le SIG va contribuer à la transformation des corridors de transport de la sous-région en corridors de développement grâce à la reconstitution de données socioéconomiques et biophysiques géo-référencées le long de ces trajectoires, aidant ainsi les gouvernements à identifier les domaines ayant le plus grand potentiel de développement et l’agglomération de facteurs en appui à la planification du développement, à la définition des priorités en matière d’investissement, au choix des plans d’industrialisation et des zones économiques spéciales, ainsi qu’à l’arbitrage entre les alternatives divergentes d’utilisation de sol », a expliqué Pedro précédemment.
Pendant ce temps, le gouvernement du Cameroun s'inspire du rapport du SIG pour transformer le tronçon d'agglomérations inter-connectées Kribri-Édéa-Douala en triangle de croissance, tel que recommandé par la CEA.
Par ailleurs, dans l’optique d’appuyer la stratégie nationale de mise en œuvre de la ZLECAf pour le Cameroun formulée en 2020 avec le soutien du BSR-AC, le Bureau a également aidé le pays à mettre en place un Outil/Modèle pratique d’aide à la décision commerciale (MAD) permettant d’identifier les produits ayant les plus grand potentiel d’exportation et les marchés à cibler en premier lieu. L’outil a montré que le Nigeria, par exemple, quoique n’appartenant pas à la CEEAC, est situé à une distance commerciale plus rapprochée (en termes de facilitation des échanges) par rapport à la République démocratique du Congo. Tel que recommandé par la Sous-Secrétaire générale et Secrétaire exécutive de la CEA, Vera Songwe, bâtir les ponts nécessaires permettant de capitaliser sur les deux grands marchés devrait être la prochaine étape majeure, car la démographie et la position de la RDC au centre du continent fait d’elle un marché à ne pas manquer.
Dans le même temps, la CEA/BSR-AC a indiqué qu’il y a eu une adhésion totale des hauts fonctionnaires des ministères de commerce et des associations industrielles de la sous-région, des Commissions de la CEEAC et de la CEMAC au label « Made in Central Africa », l’un des projets phares actuels du Bureau visant à tirer parti de la participation aux initiatives de la ZLECAf. Le label soutient la diversification en Afrique centrale et les stratégies de la ZLECAf et devrait s’avérer commode pour tous les produits, mais en particulier les 379 produits dits sensibles (7% de produits échangeables) et 172 produits considérés comme exclus (3% de produits échangeables) pour lesquels la sous-région ne va pas concurrencer avec aucune autre région sous le régime de la ZLECAf.
Comme Adama Coulibaly l’a exprimé à l’occasion de la réunion de mardi, « notre travail au cours du premier trimestre 2021 visant à aider la sous-région de l’Afrique centrale à relever la contribution de l’activité manufacturière et des secteurs de service à forte valeur ajoutée au PIB et à accroître la part des biens commercialisables et de produits manufacturés dans les exportations totales tout en développant les chaînes de valeur ne s’apparente pas à une course de vitesse. »
« Il s’agit de trouver le bon point de départ et de placer nos économies sur la bonne trajectoire de diversification économique », a-t-il conclu.
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