Addis-Abeba, le 30 novembre 2022 (CEA) - Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, déclare aux participants que si les technologies numériques transforment des vies et des moyens de subsistance, elles devancent les réglementations et exacerbent les inégalités dans le monde. Il appelle à un avenir numérique centré sur l’humain, basé sur un Internet résilient, ouvert, inclusif et sécurisé pour tous, conformément à sa proposition, un Pacte numérique mondial. Le Pacte numérique mondial proposé vise à fournir une connectivité universelle, à réduire la fracture numérique et à atteindre les millions de personnes qui ne sont pas connectées à Internet.
« Un espace numérique sûr et sécurisé centré sur l’humain commence par la protection de la liberté de parole, de la liberté d’expression et du droit à l’autonomie et à la vie privée en ligne », déclare M. Guterres, soulignant que les gouvernements, les entreprises privées et les plateformes de médias sociaux ont la responsabilité de prévenir l’intimidation et la désinformation en ligne qui portent atteinte à la démocratie, aux droits de l’homme et à la science.
« Nous devons travailler pour un avenir numérique sûr, équitable et ouvert qui ne porte pas atteinte à la vie privée ou à la dignité », exhorte M. Guterres.
Le Secrétaire exécutif par intérim de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Antonio Pedro, dit que la réduction de la fracture numérique est essentielle pour créer de nouvelles voies de croissance économique rapide, d’innovation, de création d’emplois et d’accès aux services en Afrique.
« L’harmonisation des réglementations pour supprimer les obstacles à la connectivité à la fois au sein des nations africaines et à travers le continent est cruciale », indique M. Pedro, expliquant que des réglementations harmonisées faciliteront l’opérationnalisation de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). La ZLECAf est essentielle à la sécurité alimentaire et énergétique de l’Afrique et favorise la compétitivité grâce à des économies d’échelle et à un meilleur accès aux marchés.
Les statistiques montrent qu’environ 871 millions de personnes ne sont pas connectées à Internet en Afrique et que l’accès est même limité dans les zones rurales. Bien que 70 % de la population africaine ait techniquement accès à l’Internet mobile, moins de 25 % l’utilisent en raison du coût élevé de celui-ci dans la région, fait remarquer M. Pedro.
« Le manque de compétences numériques et d’alphabétisation est un autre obstacle majeur à la réalisation de l’inclusion numérique », affirme M. Pedro, ajoutant que « ces lacunes en matière de compétences se sont encore aggravées par la pandémie de COVID-19, où l’expansion de l’éducation en ligne, des soins de santé en ligne, le commerce électronique et le télétravail, ont laissé une grande partie de la population sans accès à Internet encore plus loin derrière.
Il dit que le besoin d’une connectivité numérique significative pour stimuler le développement durable, en particulier pour les Pays les moins avancés (PMA), n’a jamais été aussi urgent. Malgré cela, l’Afrique a fait quelques progrès dans la promotion de l’accès numérique. Par exemple, au Ghana, une plateforme de commerce électronique interentreprises, Agrocenta, met en relation 10 000 exploitants agricoles avec des acheteurs, permettant à ces derniers d’obtenir un prix plus élevé pour leur production. En Guinée, Clinic-O, une startup, fournit des soins de santé numériques dans les zones rurales et le Kenya a introduit des cours de codage pour les enfants scolarisés.
« Il est maintenant temps de redoubler d’efforts pour combler le fossé de l’infrastructure numérique et de tirer parti des technologies numériques pour alimenter des initiatives clés en faveur d’un monde numérique plus vert et plus inclusif, et d’un développement juste et durable pour tous », déclare M. Pedro, remarquant qu’une approche multisectorielle dans la réalisation d’un Internet résilient et non fragmenté en Afrique est essentielle.
« La mise en œuvre des technologies numériques devrait progressivement et continuellement refléter les principes clés d’inclusion, de représentation et d’accessibilité... La participation du secteur privé pour stimuler le développement numérique, en particulier le développement des infrastructures, permettra de brûler les étapes dans le développement socio-économique », souligne M. Pedro.
S’adressant aux participants, M. Li Junhua, Secrétaire général adjoint de l’ONU aux affaires économiques et sociales (UNDESA), déclare qu’Internet est un tremplin pour sauver les Objectifs de développement durable grâce à l’autonomisation numérique.
« Les technologies numériques et Internet servent de moteurs de croissance et de fournisseurs de services essentiels, notamment l’appui à l’administration en ligne et aux économies en croissance », déclare M. Junhua, ajoutant que :
« La frontière numérique est l’endroit où le véritable pouvoir de transformation sera réalisé et l’espace important pour accélérer les projets vers la réalisation des ODD ».
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