Niamey, le 25 février (CEA) – L’Institut de développement économique et de planification (IDEP) a organisé ce samedi 25 février, un webinaire sur « Comment l’Afrique peut passer au vert grâce à une stratégie d’énergie propre » en préparation de la 9ème session du Forum régional africain pour le développement durable prévu à Niamey (Niger), du 28 février au 2 mars 2023.
L’urbanisation et la croissance démographique exercent une pression intense sur les infrastructures énergétiques de l’Afrique. La demande dépasse considérablement l’offre, ce qui entraîne des coupures d’électricité et limite le développement économique. Cette situation pourrait encore s’aggraver alors que la population urbaine de l’Afrique continue d’augmenter pour atteindre 1,2 milliard d’ici 2050.
La hausse de la demande et des prix du pétrole, l’épuisement imminent des stocks mondiaux de pétrole et le changement climatique signifient que la dépendance traditionnelle de l’Afrique aux sources d’énergie conventionnelles n’est plus une option viable. Cependant, la transition énergétique propre du continent n’est pas non plus sans défis.
L’Afrique est le continent avec le potentiel d’énergie renouvelable le plus élevé au monde et c’est celui qui y a le moins accès, déclare Andrea Renzulli, Expert principal à la Fondation RES4AFRICA. Contrairement aux tendances mondiales, les investissements dans les énergies renouvelables du continent ont atteint un niveau historiquement bas, ne représentant que 6 % des investissements totaux dans les énergies renouvelables.
En Afrique de l’Ouest, par exemple, les barrières réglementaires sont en partie responsables de la lenteur du développement des énergies renouvelables, affirme M. Renzulli, soulignant que la lenteur du processus d’intégration régionale, le manque de clarté des voies d’accès au marché, les tarifs qui ne reflètent pas les coûts et l’inefficacité des infrastructures ont un impact négatif.
Pourtant, les énergies renouvelables pourraient grandement contribuer au développement de l’Afrique de l’Ouest à condition que ses ressources naturelles (solaire, éolienne et hydroélectrique) soient correctement exploitées. Selon les estimations de l’IRENA, le potentiel renouvelable de l’Afrique de l’Ouest est d’environ 37 fois son niveau actuel de production d’énergie (soit 82,5 TWh y compris la production non renouvelable), ajoute M. Renzulli.
Une transition vers une énergie propre peut apporter de nombreux avantages, tels que l’accès à l’énergie pour tous ou des opportunités de dépassement. Cela peut également avoir un impact positif sur d’autres secteurs économiques, les niveaux de santé et de pollution, etc., indique Cecilia Kinuthia-Njenga, Directrice de la CCNUCC pour le soutien intergouvernemental et le progrès collectif.
Selon la directrice de l’IDEP, Karima Bounemra Ben Soltane, l’Afrique peut devenir un important fournisseur de gaz. Au-delà de la satisfaction de ses propres besoins, la région peut contribuer à assurer la sécurité énergétique en Europe. Pour ce faire, l’Afrique doit augmenter et diversifier sa chaîne d’approvisionnement énergétique. « Même si l’Afrique n’est pas connue pour être l’un des principaux pollueurs, elle doit commencer à réduire ses émissions pour attirer les investissements », insiste Bounemra Ben Soltane.
Dans une présentation sur les perspectives de renforcement des capacités et les opportunités de partenariats dans le secteur de l’énergie propre, Thierry Amoussougbo, Chef de la Division de la fomation en ligne, des connaissances et de la gestion de l’IDEP, évoque les étapes stratégiques nécessaires à la réussite de la transition de l’Afrique vers l’énergie propre, telles que l’harmonisation des cadres réglementaires, la réduction les risques d’investissement ainsi que les opportunités de Partenariats public-privé pour attirer les investisseurs et accroître la contribution du secteur privé.
D’autres interventions clés comprennent la facilitation du commerce des énergies renouvelables dans la région, des politiques de formation à grande échelle pour atteindre une masse critique d’expertise qui facilitera la transition du continent vers l’énergie propre, notamment en adaptant les programmes et en améliorant la capacité des décideurs politiques à passer de la planification à l’exécution.
Les recommandations du webinaire sur « Comment l’Afrique peut passer au vert grâce à une stratégie d’énergie propre| » contribueront à la conversation lors du Forum régional africain pour le développement durable (FRADD) organisé conjointement du 28 février au 2 mars par la Commission économique pour l’Afrique et le Gouvernement du Niger, en collaboration avec la Commission de l’Union africaine, la Banque africaine de développement et d’autres entités du système des Nations Unies.
Le FRADD de cette année sera l’occasion d’évaluer les progrès de l’Afrique dans la mise en œuvre de plusieurs objectifs de développement durable, notamment l’ODD 7 (énergie propre et d’un coût abordable) ; l’ODD 6 (eau propre et assainissement) ; l’ODD 9 (industrie, innovation et infrastructures) ; l’ODD 11 (villes et communautés durables) et l’ODD 17 (partenariats pour la réalisation des objectifs) et les objectifs correspondants de l’Agenda 2063.
L’Institut africain de développement économique et de planification (IDEP) est une institution panafricaine créée en 1962 par l’Assemblée générale des Nations Unies dont le but premier est de soutenir les efforts des pays africains pour développer leurs capacités en ressources humaines afin de promouvoir leur développement socio-économique.
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