Addis-Abeba, le 17 août 2023, (CEA) – L’Afrique doit exploiter ses vastes réserves minérales pour stimuler la transformation économique et accélérer le développement durable mais avant tout résoudre son manque en énergies, a exhorté le Secrétaire exécutif par intérim de la Commission économique pour l’Afrique, Antonio Pedro, soulignant que le continent est bien placé pour être le fer de lance de la transition énergétique propre.
« La priorité absolue pour l’Afrique est de parvenir à une transformation économique inclusive et durable. Cette transformation apporterait des effets tangibles sur la création d’emplois et l’éradication de la pauvreté et s’attaquerait à la triple crise planétaire du changement climatique, de la perte de biodiversité et de la pollution" », a déclaré M. Pedro dans une allocution vidéo à l’ouverture, le 17 août, de la 19ème session ordinaire de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement (AMCEN), à Addis-Abeba, en Éthiopie.
La réunion ministérielle de la 19ème session ordinaire de l’AMCEN s’est tenue sous le thème, « Saisir les opportunités et renforcer la collaboration pour relever les défis environnementaux en Afrique ». M. Pedro a réitéré que l’Afrique est à l’honneur en raison de ses riches réserves minérales qu’elle doit exploiter pour relever ses défis de développement.
« L’Afrique a donc besoin de repenser en profondeur la manière dont elle relève ses vastes défis de développement si elle veut atteindre les objectifs de l’Agenda 2063, le Programme 2030 des Nations Unies pour le développement durable et divers objectifs de développement nationaux, tout en se positionnant au centre du programme de transition mondial à l’énergie propre », a déclaré M. Pedro.
Abritant jusqu’à un tiers des réserves minérales mondiales, l’Afrique produit actuellement plus de la moitié des métaux tels que la platine, le manganèse, le cobalt et autres. Avec une demande mondiale en énergie éolienne, en véhicules électriques et autres produits capables de produire de l’électricité et de transporter des personnes et des marchandises sans émettre de CO2, on prévoit une augmentation considérable de la demande de lithium, de cobalt, de graphite, de nickel et de cuivre d’ici 2040.
M. Pedro a indiqué que le continent est idéalement placé pour traduire ses dotations en minéraux et en métaux en outils d’industrialisation, de transformation économique, de création d’emplois et d’électrification, mais a mis en garde qu’une volonté politique est nécessaire pour réaliser le Projet Afrique « Extraction minière ».
La CEA travaille en étroite collaboration avec les États membres et d’autres parties prenantes pour aider les pays à maximiser les avantages de l’essor dans le secteur des minéraux « verts ». Par exemple, la CEA et ses partenaires soutiennent actuellement la construction d’une chaîne de valeur régionale des Batteries et des véhicules électriques en République démocratique du Congo et en Zambie.
« L’Afrique a la possibilité de se façonner un programme de transition énergétique convaincant, fondé sur ses priorités d’industrialisation, tout en se positionnant au centre du programme de décarbonisation mondial en exploitant ses abondantes ressources énergétiques propres pour transformer ses minéraux essentiels pour les chaînes de valeur régionales et mondiales des batteries électriques », a-t-il dit.
Une transition énergétique verte est essentielle pour l’Afrique, une région qui compte 80 % des 733 millions de personnes dans le monde sans accès à l’électricité et 39 % des 2,4 milliards de personnes sans accès à une cuisine propre.
Soulignant l’énorme opportunité qui se présente à l’Afrique pour exploiter les marchés du carbone afin de stimuler les investissements au profit des communautés locales, de promouvoir la transition énergétique et d’atteindre les engagements nationaux sur le changement climatique et le développement durable, M. Pedro a déploré la faible participation du continent aux marchés du carbone. L’Afrique n’a pas exploité tout le potentiel de ses ressources, en particulier les plus grands puits de carbone du Bassin du Congo, y compris les tourbières et la forêt tropicale.
Cela est dû au manque d’instruments efficaces du marché du carbone, à des prix du carbone injustes et déraisonnables, à des cadres juridiques et réglementaires limités ou absents et à des capacités techniques limitées, a déclaré M. Pedro.
La CEA a aidé les 16 pays membres de la Commission du climat du Bassin du Congo (CBCC) à développer un registre régional du carbone qui permet le suivi rapide des crédits pertinents ainsi que des projets à partir desquels les crédits ont été générés.
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