Addis-Abeba, le 4 août 2022 (CEA) - La Commission économique pour l’Afrique (CEA) a organisé une réunion d’un groupe d’experts pour discuter du développement des marchés africains des crédits carbone, en s’appuyant en particulier sur les travaux que la CEA a menés pour soutenir la création d’un registre et un protocole harmonisé d’émission de crédits carbone pour les pays de la Commission sur le climat du Bassin du Congo.
La session faisait partie de la « Table ronde africaine sur les initiatives visant à accélérer l’action climatique et à faire progresser les ODD », qui se déroulait du 2 au 4 août 2022.
La réunion du groupe d’experts a réuni des experts de la Commission sur le climat du Bassin du Congo pour faire avancer le projet d’établissement d’un registre à haute intégrité pour la région. S’exprimant lors du lancement de l’EGM, la Secrétaire exécutive Vera Songwe a souligné que les marchés du carbone seraient une opportunité pour les pays africains de tirer parti de la valeur réelle de leur capital naturel et de lever des ressources indispensables pour le développement et la résilience climatique. La Présidente actuelle de ladite Commission, S.E. Arlette Soudan-Nonault, Ministre de l’environnement, du développement durable et du Bassin du Congo de la République du Congo, a remercié la CEA d’avoir opérationnalisé le Protocole d’accord signé lors du 8ème Forum régional africain pour le développement durable, permettant la mise en œuvre du registre proposé pour le Bassin de Congo et aider les pays de la région à développer des projets appropriés pour le financement.
La session de la table ronde a examiné l’importance des marchés du carbone dans la mobilisation de financements privés pour l’Afrique, comment créer un marché du carbone à haute intégrité à la fois efficace et transparent, comment comprendre les mécanismes du marché et les moyens de capturer leur valeur et de la conserver sur le continent, ainsi que la manière de gérer les aspects du marché qui frustrent les acteurs africains et où des ajustements peuvent être apportés pour réussir. Malgré l’intérêt croissant pour le commerce du carbone, comme en témoigne l’envolée des offres sur les bourses internationales, l’Afrique n’a pas profité de cette dynamique montante.
Des projets à la recherche de capitaux pour les technologies à faible émission de carbone et ceux cherchant à créer des registres de carbone à haute intégrité pour la séquestration du carbone ont été présentés aux participants. Thomas Sberna, Responsable régional de la résilience côtière marine à l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), a évoqué le Fonds d’accélération pour le carbone bleu (BCAF) et les Centres régionaux de restauration, deux programmes « qui pourraient conserver jusqu’à 40 00 hectares de mangroves et 10 000 hectares d’herbiers marins et montrent le potentiel des crédits de carbone bleu et des programmes de crédits de carbone dans le cadre de l’Initiative Grande muraille bleu. Une initiative qui vise à atteindre 30 % de couverture d’aires marines conservées d’ici 2030 avec un objectif clair d’établir un réseau connecté de paysages marins positifs pour la nature et les personnes ».
Chef de l’économie verte et bleue à la CEA, Nassim Oulmane a partagé ses idées sur le projet de conservation des forêts dans la zone COMIFAC (Commission des ministres des forêts d’Afrique centrale) qui couvre les pays du Bassin du Congo ; Un projet axé sur la gouvernance, la gestion locale, les droits fonciers et les politiques de durabilité. Le projet vise à explorer les possibilités de mise en œuvre d’un programme de crédit carbone dans 10 des 17 pays du Bassin du Congo.
Les participants ont ensuite discuté plus en détail des opportunités du marché. Le Président exécutif de la Bourse égyptienne, Mohamed Farid Saleh, a souligné le manque de présence de l’Afrique en tant que fournisseurs et intermédiaires du marché dans les initiatives du marché du carbone, déclarant que : « pour développer un véritable marché du carbone, nous ne pouvons pas compter uniquement sur le commerce des marchés du carbone, nous devons lier tout le processus, du développement du projet au financement. Il doit s’agir d’une plate-forme africaine unique et collaborative au lieu d’un marché confiné pour des échanges spécifiques.
S’exprimant sur la nécessité de développer des projets de carbone de haute qualité, le Responsable du développement des marchés du carbone à la Standard Charted Bank, Chris Leeds, a déclaré : « il y a un grand besoin de renforcement des capacités pour les gouvernements afin qu’ils puissent mettre en place leurs infrastructures pour approuver les projets de carbone de haute qualité de pénétrer le marché ». Leeds a également souligné la nécessité de développer des ensembles de compétences et des capacités autour du suivi, de la notification et de la vérification des crédits carbone en Afrique. Il a poursuivi en expliquant que pour attirer les financements traditionnels, il devrait y avoir une plus grande transparence autour des projets carbone afin que les financiers sachent que leur argent va là où il est censé aller, qu’il est partagé équitablement au sein du marché et qu’il soutient les communautés locales.
En conclusion de la session, le Champion britannique de haut niveau de l’action pour le climat, Nigel Topping, a souligné trois aspects essentiels lors du développement des marchés du carbone : « nous avons besoin d’intégrité du côté de l’offre et de la demande, de la stabilité des prix et nous devons mieux décrire les projets à la fois techniquement et vendre le récit pour attirer les investisseurs.
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