Douala, 17 novembre 2023 (CEA) – La recherche & développement a une place centrale dans l’enracinement et la montée en puissance de l’industrialisation et de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAF). Le Bureau Sous-Régional pour l’Afrique Centrale de la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique coalise avec les experts chercheurs des universités camerounaises afin d’approfondir la mise en œuvre coordonnée et satisfaisante de la diversification économique et la ZLECAf.
Au terme du séminaire organisé à cet effet à Douala les 15-17 novembre, la CEA et les experts chercheurs s’accordent pour une vulgarisation des réflexions universitaires sur la ZLECAf et la diversification économique. Les universités camerounaises ont le rôle stratégique de transmettre les savoirs savants et les savoir-faire et de produire des analyses d’aide à la décision. Les chercheurs sont invités à exercer leur pouvoir sur la variété des thématiques discutées durant le séminaire.
En matière de diversification économique, la recherche devrait s’intéresser aux axes critiques : l’identification des produits manufacturés à fort potentiel d’exportation et d’expansion pour des stratégies industrielles offensives ; la création des clusters, pôles de compétitivité et zones économiques spéciales dédiés aux industries manufacturières afin d’accélérer l’amélioration du climat des affaires en Afrique centrale ; la mise à niveau des entreprises industrielles existantes afin d’accroitre leur capacité d’exportation et promouvoir la création de nouvelles industries manufacturières ; le renforcement des organismes de normalisation, de certification et d’accréditation afin d’avoir les produits manufacturés conformes aux normes de qualité des pays développés. L’expérience et le potentiel de la Zone des Trois Frontières Cameroun-Gabon-Guinée Equatoriale offre une opportunité de matérialisation.
Adama Ekberg Coulibaly, Economiste, Chef de section des initiatives sous-régionales au Bureau Sous-régional pour l’Afrique centrale « le PDIDE-AC propose à la sous-région 16 chaines de valeurs industrielles à fort potentiel d’intégration, d’expansion et d’innovation. Il faut Agir ensemble pour passer à l’action afin de concrétiser les plans de transformation structurelle ».
Si l’industrialisation et la diversification économique représentent la dimension offre, la Zone de Libre Echange Continentale Africaine se veut la dimension demande. Les deux chantiers s’entremêlent comme deux faces d’une même pièce. Pour tirer pleinement avantage, les universitaires appellent à approfondir la sensibilisation de toutes les cibles dont les chercheurs.
Au moment où le continent se prépare à passer à la deuxième phase opérationnelle des échanges de la ZLECAf sous le couvert de l’initiative du commerce guidé, il sera impératif d’accentuer l’implication des acteurs des chaines de valeur afin d’en faire de véritables soldats dans le marché unique africain. Une attention particulière devra être portée à la chaine logistique et de transport dans ZLECAf pour une fluidité des échanges et une inclusion de la diversité des acteurs du commerce intraafricain. Les femmes notamment qui concentrent une part écrasante des professionnels du commerce transfrontalier en Afrique devrait recevoir une intervention ciblée dans le cadre du protocole sur les femmes et les jeunes dans la ZLECAf. La question du capital humain demeure cruciale. L’Afrique doit produire les compétences et le système de sécurité sociale adéquat afin que ce projet réalise les promesses de bien-être escomptées.
Enfin, les chercheurs appellent les pays de l’Afrique Centrale à adopter des outils de modélisation cohérents et adaptés aux répercussions multiformes de la ZLECAf.
Le Professeur Georges Kobou, directeur du programme de formation en gestion des politiques économiques de l’Université de Yaoundé a reconnu que « la ZLECAf est un accord commercial approfondi, qui va au-delà des réductions tarifaires d’un accord de libre-échange traditionnel. Il est réputé mis en place pour favoriser la transformation structurelle du continent ».
Le partenariat CEA-Universités contribuent à l’implémentation fructueuse de la théorie du changement en Afrique centrale caractérisée par la décennie de la diversification économique 2021-2030.
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