Brazzaville, 25 octobre 2023 (CEA) - Le Bureau Sous-Régional pour l’Afrique Centrale de la Commission Économique des Nations Unies pour l’Afrique prend part aux débats du Sommet des Trois Bassins Forestiers du 26 au 28 octobre 2023 dans la capitale du Congo. Dans le contexte climatique, géopolitique et économique mondial actuel, l’invitation adressée par le Gouvernement de la République du Congo sera mise à profit pour sensibiliser les experts, le secteur privé et la société civile sur les enjeux et opportunités du consortium pour la mobilisation du capital naturel comme véhicule d’accélération de l’industrialisation et de la diversification économique en Afrique centrale.
Le Consortium sur le capital naturel envisagé par les pays de l’Afrique Centrale est un espace de coopération régionale qui permet d’opérer des réflexions stratégiques sur la transformation de l’ensemble du patrimoine naturel en richesse réelle, au-delà du marché carbone. Ceci passe par une évaluation et une valorisation de ce patrimoine commun pour mobiliser des financements nécessaires aux projets industriels. Il a également pour but de favoriser l’unicité de la sous-région dans les négociations internationales sur le climat : l’Afrique centrale devrait parler d’une seule voie. Le Consortium sur le capital naturel, enfin, offre l’opportunité de mener une réflexion approfondie sur la fixation des prix du marché carbone afin de déterminer les prix justes des autres richesses naturelles.
Des possibilités de financement existent. Si le prix du carbone est fixé à 50 dollars américains par tonne, près de 30 milliards dollars américains peuvent être collectés par an. Avec une évaluation de 120 dollars américains la tonne, le continent engrangerait 82 milliards dollars sur la base de la seule valorisation et juste évaluation du carbone. En termes d’emplois potentiels, 5 millions pourraient être créés. Cette croissance sera verte car les émissions de carbone diminuerait de 9,7 millions de tonnes.
Pour Adama Ekberg Coulibaly, Economiste au Bureau Sous-Régional pour l’Afrique Centrale de la CEA, « avec ses 530 millions d’hectares de superficie totale et 227 millions d’hectares de forêt, le bassin du Congo constitue un atout majeur pour la région d’Afrique Centrale. C’est un levier névralgique pour la création d’un marché carbone dans la sous-région ».
Les pays de l’Afrique centrale ont des dotations factorielles exceptionnelles : le soleil du Tchad, la mer de Sao Tome et Principe, les ressources naturelles du sol et du sous-sol de la majorité des pays. Tout ce patrimoine bien évalué et bien valorisé forme une réserve de financements pour la conduite des projets d’industrialisation et de diversification économique.
Le Sommet des Trois Bassins Forestiers de Brazzaville est l’occasion de vulgariser ce projet de la CEEAC et de la CEMAC accompagné par la CEA. Pour Adama Ekberg Coulibaly, « Il est nécessaire que le capital naturel dormant soit converti en capitaux pour des investissements productifs en Afrique Centrale. A cet effet, nous allons présenter aux Etats, aux institutions financières des Communautés Economiques Régionales, aux opérateurs économiques, au monde académique, à la société civile et institutions internationales les enjeux, les conditions et classes de membres.».
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