Deux semaines avant la conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP27), la dixième conférence sur le changement climatique et le développement en Afrique (CCDA-X) a été officiellement ouvert à Windhoek, en Namibie, hier matin.
Le Ministre namibien des mines et de l’énergie, Tom Alweendo, qui s’est exprimé au nom du Ministre de l’environnement, Shifeta Pohamba, a fait l’éloge de l’organisation du CCDA-X qui, selon lui, est devenu un évènement annuel qui discute des questions climatiques fondamentales touchant l’Afrique et résonne avec le l’agenda mondial sur le climat tel qu’envisagé par la COP27. « Nous pensons que cette conférence a lieu au bon moment alors que nous nous dirigeons vers la COP27 en Égypte, qui est une COP africaine. Par conséquent, nous espérons que les résultats de cette conférence renforceront davantage la Position africaine sur la COP27 », dit Alweendo.
Le Ministre Alweendo a réitéré l’importance pour l’Afrique de continuer à faire pression sur les grands émetteurs « afin de réduire de moitié les émissions de carbone d’ici 2030 pour atteindre des émissions nettes nulles d’ici 2050, comme l’exige la science ». Le continent également, exige sa juste part du financement climatique, y compris le transfert de technologie et le renforcement des capacités, pour poursuivre les efforts de décarbonation et renforcer la résilience aux effets néfastes du changement climatique.
Maintenant dans sa dixième année, CCDA-X se déroule sous le thème « Transitions justes en Afrique : Transformer le dialogue en action » et comme les manifestations précédentes, continue de bénéficier du partenariat de travail conjoint de l’Union africaine (UA), de la Banque africaine de développement (BAD) et la Commission économique pour l’Afrique (CEA) qui en sont les principaux organisateurs.
S’exprimant au nom du Secrétaire exécutif par intérim de la CEA, Jean-Paul Adam, Directeur de la Division de la technologie, du changement climatique et de la gestion des ressources naturelles, déclare que « la résilience climatique et les transitions justes consistent à repenser le développement de notre continent… Permettez-moi de réaffirmer que pour être vraiment juste, la transition doit être centrée sur les personnes, inclusive et équitable, ne laissant personne pour compte. Il ne peut y avoir de net zéro d’ici 2050 sans accès universel à l’énergie d’ici 2030 ».
Selon Adam, l’Afrique dispose de ressources énergétiques renouvelables considérables qui peuvent « être exploitées pour accélérer la poussée vers l’industrialisation, créer des emplois verts et contribuer de manière significative à l’action climatique mondiale ».
Dans son allocution liminaire lors de la cérémonie d’ouverture, Leah Wanambwa représentant l’Union africaine a décrit les principales priorités du continent pour la COP27 sur lesquelles les participants débattent avant le document final vendredi. Les questions soulignées par Wanambwa comprennent la transition juste, la facilité de financement des pertes et dommages, le financement de l’adaptation, les besoins et circonstances particuliers de l’Afrique, le transfert de technologie, entre autres.
James Kinyangi, Coordinateur des fonds spéciaux pour le climat et le développement à la Banque africaine de développement, exhorte le continent à mettre davantage l’accent sur le financement climatique en tant que point prioritaire de l’ordre du jour des négociations de la COP27. Kinyangi énumère les estimations de la BAD sur les principaux déficits de financement climatique rencontrés par le continent, indiquant que le continent a un besoin urgent de 7 à 15 milliards de dollars pour renforcer ses capacités d’adaptation et renforcer sa résilience.
Ulla Andrienne de l’Agence suédoise de coopération internationale pour le développement (SIDA), qui fait partie des principaux partenaires internationaux soutenant le CCDA-X, appelle à se concentrer davantage sur les opportunités et les solutions émergentes en tant qu’attributs clés pour faciliter une action climatique durable. La perspective de la société civile pour la conférence a été partagée par Mithika Mwenda, Directeur exécutif de l’Alliance panafricaine pour la justice climatique (PACJA), qui appelle à l’action climatique sur les pertes et les dommages et lance un plaidoyer passionné pour l’inclusion des jeunes dans les processus climatiques continentaux et mondiaux.
La conférence se termine ce vendredi et la Namibie a été chargée de présenter les résultats lors de la Journée de l’Afrique, à la COP27, le 8 novembre au Pavillon africain.