Windhoek, Namibie, le 21 novembre 2022 - Le Gouvernement namibien, en collaboration avec la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et le système des Nations Unies en Namibie, a officiellement lancé la stratégie nationale de la Namibie et le plan de mise en œuvre de l’Accord établissant la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) pour la période 2022-2027. Ledit Accord offre à la Namibie l’occasion d’accroître ses exportations intra-africaines et de renforcer les capacités de fabrication et de services du pays axées sur l’exportation.
Le Ministre de l’industrialisation et du commerce, l’Honorable Lucia Iipumbu, lors de son discours liminaire, rappelle aux participants les progrès accomplis par la Namibie depuis l’adoption de l’Accord de la ZLECAf, le 21 mars 2018 lors de la 18ème session extraordinaire de l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine à Kigali, au Rwanda. Ledit Accord est entré en vigueur le 30 mai 2019 et les échanges ont commencé en janvier 2021.
L’Honorable Iipumbu déclare que « l’objectif primordial de la ZLECAf concerne l’élimination ou la réduction des barrières tarifaires et non tarifaires entre les 55 pays. L’Accord vise à intégrer les marchés africains en créant un marché continental unique de biens et de services, avec la libre circulation des personnes et des investissements ».
Les participants ont été accueillis par le Coordonnateur résident des Nations Unies, M. Seng Pang, dans une déclaration lue en son nom par l’Économiste principale, Mme Eunice Ajambo, qui a décrit le soutien des Nations Unies à la Namibie sur la ZLECAf par le biais de campagnes de sensibilisation aux niveaux national et sous-régional ; le soutien aux Micro, petites et moyennes entreprises (MPME) dirigées par des femmes et des jeunes dans les principales zones frontalières et la réalisation d’une étude de marché sur l’accès aux marchés intérieurs et extérieurs pour les produits de base fabriqués dans le pays sous la direction du Forum du commerce de Namibie.
La Directrice du Bureau sous-régional pour l’Afrique australe (BSR–AA / CEA), Mme Eunice G. Kamwendo, a donné une perspective régionale de l’appui de la CEA à la Namibie dans une déclaration prononcée en son nom par Mme Olayinka Bandele, Cheffe de l’industrialisation inclusive qui a également reconnu le rôle clé des MPME, y compris des entreprises appartenant à des femmes et à des jeunes, dans l’ancrage du développement et de la croissance des exportations en Namibie. Elle a noté qu’« en signant l’Accord de ZLECAf, la Namibie a déverrouillé l’accès à un marché de 1,3 milliard de personnes, offrant des opportunités aux entrepreneurs locaux et pour optimiser ces avantages, le pays doit résoudre les problèmes liés à la suppression des barrières tarifaires et non tarifaires ».
Pendant ce temps, le Coordinateur du Centre africain pour la politique commerciale (ATPC) de la CEA, M. Melaku Desta, a souligné que la ZLECAf fournit la solution à la dépendance excessive de l’Afrique à l’égard des importations de produits essentiels, tels que les produits pharmaceutiques et alimentaires, tout en exportant des produits de base. M. Desta a suggéré que l’Afrique devrait explorer comment elle peut utiliser ladite Zone comme plate-forme pour mettre en œuvre la stratégie de l’UA sur les produits de base, ajouter de la valeur avant d’exporter et conserver une part de la rente des ressources en Afrique. « C’est aussi la seule façon de nous hisser dans la chaîne de valeur mondiale. Nous ne pouvons pas nous permettre de continuer à nous asseoir au bas des chaînes de valeur, en extrayant et en exportant des minerais bruts ou en expédiant des produits agricoles primaires. M. Desta a conclu en félicitant la Namibie pour la stratégie nationale de haute qualité de la ZLECAf et a promis le soutien continu de la CEA dans ce domaine ».
La Directrice générale de la Chambre de commerce et d’industrie de Namibie, Mme Charity Mwiya a ajouté que la préoccupation du secteur privé est la capacité à être compétitif sur les marchés continentaux. Les femmes ont du mal à être compétitives sur les marchés formels. La ZLECAf offre l’espoir de reconstruire ensemble, c’est un instrument clé pour reconstruire ensemble, pour assurer la résilience et stimuler la croissance.
La communauté des affaires devrait bénéficier du lancement de la stratégie nationale qui est le fruit de vastes consultations avec les parties prenantes, a-t-elle ajouté, notant que la mise en œuvre efficace de la stratégie nécessitera que tous les partenaires et le secteur privé mettent en commun leurs ressources et analysent de manière critique comment les femmes, les jeunes et les organisations locales peuvent être au premier plan. Mwiya a félicité le MIT pour avoir mené les campagnes de sensibilisation à la base. Elle a appelé le secteur privé à participer pleinement et à embrasser l’initiative et à « jouer pour gagner ».
Le Directeur exécutif du MIT, M. Sikongo Haihambo, a noté que l’objectif général du lancement de la stratégie de mise en œuvre était de la rendre publiquement disponible pour la mise en œuvre par les parties prenantes, en particulier le secteur privé et les membres du monde des affaires, afin de s’impliquer activement et de tirer parti des opportunités offertes par la ZLECAf. Le lancement sera l’occasion pour les parties prenantes namibiennes d’apprécier les stratégies collectives visant à extraire des avantages optimaux des marchés continentaux plus vastes.
La réunion s’est terminée par un appel du Ministre adjoint du MIT, l’Honorable Verna Sinimbo pour que les pays africains commercent entre eux et change les perceptions de la dépendance aux marchés étrangers.