Yaoundé, le 6 juillet 2021 (CEA) – Plus de 8 500 filles et jeunes femmes de toute l’Afrique prennent une longueur d’avance dans des métiers de codage informatique pour aider à transformer les économies africaines, en particulier dans les domaines de la création de mode, des jeux, de l’animation visuelle, de la robotique et de l’impression 3D, grâce à une session de formation de deux semaines ouverte lundi dernier par la ministre camerounaise des Postes et télécommunications, Mme Minette Libom Li Likeng.
« L’appel que je lance aujourd’hui consiste à rappeler l’importance des TIC : allez au-delà de la simple maîtrise des codes d’un langage de programmation et cherchez à innover », a déclaré la ministre Li Likeng aux apprenants, tout en regrettant le fait que les femmes dans le monde et en particulier les femmes africaines, accusent un retard dans les métiers des TIC et doivent tout faire pour rebondir.
« Il y a plus de 30 ans, les femmes occupaient environ 30% des fonctions techniques dans les métiers du numérique - c’est-à-dire dans le développement, l’exploitation, la production et la gestion de projet, mais cette part a depuis lors été divisée par deux, et les femmes désormais n’exécutent essentiellement que des tâches d’appui », a-t-elle déploré.
Le Camp de codage des filles africaines de l’ONU organisé par la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) en partenariat avec le gouvernement du Cameroun, l’Union internationale des télécommunications (UIT) et ONU-Femmes, s’inscrit donc dans le processus de réduction de la fracture numérique de 23% entre hommes et femmes sur le continent, a laissé entendre la ministre.
À la suite de la ministre Li Likeng, M. Antonio Pedro, directeur du Bureau de la CEA pour l’Afrique centrale a déclaré que « Avoir plus de la moitié de la population qui ne sont pas des acteurs économiques actifs et qui sont pourtant aussi capables que l’autre moitié, est un luxe que nous ne pouvons pas nous permettre ».
« Le Camp de codage des filles africaines de l’ONU vise à faire des femmes et des filles de futures créatrices d’emplois pour lesquelles les gouvernements ont un rôle à jouer dans la création de l’écosystème nécessaire au développement de l’entrepreneuriat, en d’autres termes un cadre juridique et réglementaire favorable, ainsi que des mesures incitatives », a poursuivi M. Antonio Pedro, citant la santé, la technologie, l’énergie, les infrastructures, la construction, l’intelligence artificielle et le Big Data comme des secteurs de transformation d’emploi.
M. Jean-Jacques Massima-Landji, qui dirige le Bureau de l’UIT pour l’Afrique centrale et Madagascar, a déclaré que le camp de codage en cours, qui est une émanation de l’Initiative African Girls Can Code (AGCCI) lancée il y a quelques années, « contribuera également à l’éradication de la pauvreté grâce au développement socio-économique et l’appropriation accrue des outils numériques modernes à travers le continent africain ».
De l’avis de Mme Marie Goretti Nduwayo, conseillère régionale de liaison d’ONU-Femmes auprès de l’Union africaine et de la CEA, étant donné que seulement 28,4 % des femmes et des filles sont actuellement impliquées dans les sciences, technologie, ingénierie, arts et mathématiques (STEAM), les initiatives telles que le Camp de codage des filles aidera à battre en brèche les stéréotypes qui empêchent les femmes d’avancer dans ces domaines.
Tout en soulignant l’importance d’améliorer la participation des femmes et des filles africaines à l’économie numérique, le directeur de la Division technologie, changement climatique et gestion des ressources naturelles (TCND) de la CEA, M. Jean Paul Adam, a lancé un appel au secteur privé en Afrique pour les aider à poursuivre des études supérieures en TIC.
Le Camp de codage des filles africaines connectées sera clôturé par une « Foire de l’innovation et une exposition de projets » le 23 juillet 2021. La Secrétaire générale adjointe des Nations Unies et secrétaire exécutive de la CEA, Mme Vera Songwe, sera au Cameroun pour présider cette activité au cours de laquelle divers groupes présenteront des projets concrets développés et espérer remporter des prix.
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