Addis-Abeba, Éthiopie, le 21 mars 2021 (CEA) – L’inégalité inhérente entre les sexes et l’inégalité concernant la connectivité Internet sont quelques-unes des raisons pour lesquelles les femmes et les filles en Afrique restent sous-représentées dans les domaines de la science et de la technologie, selon les panélistes de l’évènement parallèle, de l’Initiative « Les filles peuvent coder » (AGCCI), à la 53ème session de la Commission économique des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique à Addis-Abeba.
Jean-Paul Adam, Directeur de la Division de la technologie, du changement climatique et de la gestion des ressources naturelles, à la Commission économique pour l’Afrique (CEA), s’exprimant lors de l’évènement parallèle, déclare que bien que le pourcentage de femmes dans la population active sur le continent ait progressivement augmenté, il est resté nettement inférieur dans le secteur de la technologie.
« L’absence de connectivité égale des femmes compromet leur capacité à réaliser leur potentiel économique. Une situation à laquelle il est urgent de remédier », déclare M. Adam.
« Les filles sont confrontées à la discrimination dans le secteur, car l’informatique a toujours été considérée comme un cours pour les garçons et non pour les filles ».
L’AGCCI est un programme mis en œuvre par ONU Femmes en collaboration avec l’Union africaine, la CEA et l’Union internationale des télécommunications. Le programme de quatre ans, lancé en 2018, est conçu pour doter les jeunes filles de compétences numériques, de codage et de développement personnel.
Les filles sont formées en tant que programmeuses, créatrices et conceptrices, ce qui les place sur la bonne voie pour entreprendre une éducation et une carrière dans les TIC et le codage.
Letty Chiwara, Représentante d’ONU Femmes en Éthiopie, auprès de la Commission de l’Union africaine (CUA) et de la CEA, déclare qu’aujourd’hui, renforcer l’alphabétisation numérique des femmes aura de profondes implications intergénérationnelles.
« Les femmes sont particulièrement adaptées pour préparer les jeunes générations à participer à l’économie numérique, raison pour laquelle les gouvernements devront autonomiser davantage de femmes dans les domaines de la science et de la technologie », dit-elle.
Cisse Mohamed, Directrice des affaires sociales à la CUA, déclare que si les femmes et les filles sont encouragées à adopter la technologie, il n’y a pas d’environnement propice pour le faire.
« Les gouvernements africains doivent créer des programmes d’initiation à l’informatique, ciblant en particulier les femmes des zones rurales. Améliorer l’accès aux Technologies de l’information et de la communication, en particulier les téléphones mobiles compatibles Internet, contribuera grandement à soutenir ces efforts », affirme Mme Mohamed, ajoutant que la sécurité et la protection des données sont importantes à l’ère du numérique.
Andrew Rugege, Directeur régional de l’UIT pour l’Afrique, indique que la COVID-19 est un danger pour la santé mais a montré au continent l’importance des TIC.
« Plus de la moitié de nos femmes et jeunes filles ne sont pas connectés à Internet. Il est nécessaire de réduire l’écart entre les sexes en augmentant la possession de téléphones portables et l’accès à Internet par les femmes et les jeunes filles », déclare M. Rugege.
« Les jeunes filles doivent être formées aux programmes TIC plutôt qu’être simplement consommatrices des innovations ».
Hendrina Doroba, Chef de division, éducation, capital humain et emploi au Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), déclare que les filles qui ont participé aux ateliers pratiques de l’Initiative « Les filles peuvent coder » ont déjà ce qu’il faut pour convaincre les gouvernements d’incorporer les TIC dans les programmes d’enseignement.
« Nous devons impliquer les décideurs politiques au niveau des pays, pour faire pression pour l’inclusion des TIC dans les programmes d’enseignement dans tous les pays africains », affirme Mme Doroba, ajoutant que la BAD a lancé des initiatives visant à étendre les infrastructures d’apprentissage numérique dans divers pays, y compris le Kenya, le Rwanda, la Côte d’Ivoire et le Sénégal.
Le premier groupe de filles qui a remporté le concours de l’Initiative « Nous pouvons coder » du Sénégal, de la Tanzanie et de l’Afrique du Sud a présenté leurs projets de programmation sur la robotique et l’animation lors de l’évènement parallèle.
L’Initiative « Les filles africaines peuvent coder » doit toucher plus de 2 000 filles à travers 18 ateliers pratiques de codage (2 internationaux, 12 régionaux et 4 en Éthiopie) d’ici 2022.
En septembre 2018, le programme a réuni 88 filles âgées de 17 à 20 ans de 32 pays africains lors du premier atelier pratique de codage. D’ici 2022, 14 ateliers pratiques de codage seront organisés pour porter le programme à plus de 2 000 filles à travers l’Afrique.
Il a été annoncé lors de l’évènement parallèle que les prochains ateliers pratiques hybrides se tiendront au Cameroun et au Congo.
Publié par :
Section de la communication
Commission économique pour l’Afrique
B.P. 3001
Addis-Abeba
Éthiopie
Tél : +251 11 551 5826
Email : eca-info@un.org