Lusaka, Zambie, le 26 septembre 2023 – Le Fonds monétaire international (FMI) et le Bureau sous-régional pour l’Afrique australe (BSR-AA), de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), ont donné une conférence à plus de 400 étudiants et enseignants du département de l’économie, de l’Université de Zambie sur les mesures politiques qui s’attaquent non seulement aux questions économiques mais aussi aux questions sociales pour aider la Zambie à lutter contre les inégalités et à promouvoir une croissance inclusive.
Il s’agit de la troisième d’une série de conférences publiques. La première portait sur la gestion de la dette, tenue en juillet 2022, suivie d’une conférence conjointe FMI/CEA sur le thème, « Faire face à la crise financière pour atteindre les Objectifs de développement durable », tenue le 9 juin 2023. La troisième conférence sur le thème, « De la stabilisation économique à la Croissance inclusive : La voie de réforme de la Zambie » a abordé les mesures concrètes que le pays a prises pour stabiliser l’économie soutenue par le FMI, et a examiné les interventions soutenues par la CEA à travers le 8ème Plan de développement national garantissant que le développement profite à la majorité de la population.
Dans son allocution de bienvenue, le Professeur Jacob Malungo, Doyen des sciences humaines et sociales, a déclaré : « La Zambie a besoin d’une révolution industrielle et sa population doit être aux commandes et exercer un contrepouvoir dans les dépenses publiques ». Il a salué l’importance pour le FMI et la CEA de discuter de ces questions économiques avec l’Université de Zambie.
Mme Eunice Kamwendo, Directrice du BSR-AA, de la CEA a fourni le contexte du soutien des partenaires internationaux pour assurer une industrialisation durable et inclusive, conformément à la mission principale du BSR-AA de contribuer à la réalisation d’une transformation structurelle à travers une industrialisation inclusive pour une croissance économique durable et la réduction de la pauvreté et des inégalités dans la sous-région. Dans sa présentation, elle a souligné certains aspects de la voie de réforme pour la Zambie etla nécessité pour le pays d’entreprendre les réformes nécessaires. Elle a noté : « le taux de pauvreté élevé de la Zambie qui est de 60 %, les inégalités de 57,1 %, le chômage des jeunes de 17,05 %, la croissance du Produit intérieur brut (PIB) qui est aujourd’hui de 4,74 % est inférieur à celui de 1965 qui était de 16,64 % ; en ce qui concerne l’Indice de développement humain des Nations Unies (2021-2022), le pays se classe 145ème sur 166 pour sa performance globale en matière d’Objectifs de développement durable ».
Elle a souligné les réformes stratégiques entreprises pour réaliser la transformation économique, promouvoir la création d’emplois, le développement social et assurer la durabilité environnementale et la bonne gouvernance. Elle a également présenté les perspectives de croissance inclusive et cité les initiatives en cours pour renforcer la diversification économique et approfondir le développement des chaînes de valeur, dans le but d’accélérer la croissance et le développement socio-économique en Zambie. Elle a évoqué certains des projets soutenus par la CEA en Zambie, notamment le parc agro-industriel commun Zambie-Zimbabwe et l’initiative de chaîne de valeur des batteries et des véhicules électriques entre la Zambie et la République démocratique du Congo, ancrée dans l’Accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine.
La présentation de la Représentante résidente du FMI, Mme Preya Sharma, était basée sur les récentes consultations au titre de l’article IV de 2023. En août 2022, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international a approuvé un accord de 38 mois au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC). Au cours de sa présentation, elle a indiqué que la croissance économique de la Zambie a rebondi avec une inflation à un taux de croissance en baisse de 5 % par rapport à 2019.
Elle a retracé la trajectoire suivie par la Zambie et le rôle du FMI dans les réformes, affirmant que le pays a été confronté à des emprunts excessifs qui ont conduit à une dette instable. En juin 2023, la Zambie a convenu d’une restructuration de sa dette avec ses créanciers officiels et a noté que le programme soutenu par le FMI « soutiendra les efforts des autorités visant à restaurer la stabilité macroéconomique et à favoriser une croissance plus forte, plus résiliente et plus inclusive ». Le FMI aide la Zambie à travers la structuration de la dette, des réformes politiques visant à réduire les dépenses, une amélioration ciblée de l’assainissement budgétaire et le rétablissement de la viabilité de la dette. Elle a en outre noté que la Zambie et le FMI travaillent ensemble afin de modérer le risque de surendettement à moyen terme.
Les deux présentations ont été suivies d’une séance de questions et réponses animée par Mme Olayinka Bandele, Cheffe de la Section de l’industrialisation inclusive au Bureau sous-régional de la CEA pour l’Afrique australe, accompagnée de deux intervenants de l’Université. La séance de questions et réponses a donné l’occasion aux conférenciers, aux étudiants et aux autres participants de soulever des questions pertinentes et de récolter plus d’informations sur le thème de la conférence. M. Obrian Njovu s’est dit ravi que les présentations du FMI et de la CEA aient présenté des solutions et des initiatives qui peuvent aider la Zambie à atteindre une croissance inclusive à savoir, l’augmentation des dépenses sociales à travers la santé et l’éducation. Il a suggéré d’autres sources potentielles de croissance, notamment le développement de l’agriculture, le rétablissement des industries et des marchés du carbone. M. Abson Chompolola a appelé à une redéfinition de la diversification en mettant l’accent sur la valeur ajoutée et les liens avec le marché. Il a également conseillé au FMI d’améliorer le système d’alerte pour permettre une détection précoce des difficultés économiques.
La conférence a également été l’occasion pour les étudiants d’exprimer leurs points de vue. Au cours de la séance questions et réponses avec le panel, les préoccupations des étudiants concernaient l’inégalité des revenus et la répartition équitable des richesses ; l’impact du programme de restructuration du FMI sur les couches pauvres de la population ; le niveau de pauvreté en Zambie et la capacité du pays à mettre en place une base industrielle. Les étudiants ont collectivement convenu que la conférence les a aidés à approfondir leur compréhension des questions économiques et à interroger les politiques mises en œuvre par leur gouvernement. Ils ont appelé le FMI et la CEA à poursuivre ces conférences et à inviter les responsables gouvernementaux à y participer.
Publié par :
Le Bureau sous-régional pour l'Afrique australe
Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA)
P.O. Boîte postale 30647, Lusaka, Zambie.
Contacts médias :
Mme Lavande Degré
Chargée de communication
Tél. : +260 211 228502/5 Ext. 21307
DL : +260 211 376607
Courriel : lavande.degre@un.org