Lusaka, Zambie, le 9 juin 2023 - Le Bureau sous-régional pour l’Afrique australe (BSRO-AA), de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), en collaboration avec l’Université de Zambie (Département d’économie) et le Bureau du Fonds monétaire international (FMI) pour la Zambie, a organisé une conférence publique dans le cadre d’une initiative visant à promouvoir les engagements avec les parties prenantes en Zambie sur les sujets d’actualité du développement national. Il s’agit de la deuxième conférence d’une série de conférences publiques avec les étudiants, les conférenciers et les parties prenantes nationales. La première conférence conjointe avec l’Université de Zambie qui s’est tenue en juillet 2022, portait sur la gestion de la dette et.
La conférence sur le thème, « Faire face à la pression financière pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) » visait à sensibiliser à l’étendue et à l’impact de la pression financière en Afrique subsaharienne en général et en Zambie en particulier et à établir comment cela a limité l’espace budgétaire pour le financement du développement. La présentation au cours de la conférence a souligné la nécessité d’améliorer la gestion financière, la mobilisation des ressources nationales et les partenariats stratégiques pour atteindre les ODD. Ladite présentation, faite conjointement par la Représentante résidente du FMI, Mme Preya Sharma, dont la présentation intitulée « La grande pénurie du financement » a expliqué l’étendue et l’impact du resserrement et la Cheffe de la Section de l’industrialisation inclusive de la CEA, Mme Olayinka Bandele, dont la présentation sur le « Financement des ODD en Zambie » a interrogé les progrès sur les ODD et les obstacles sous-jacents aux progrès.
Mme Sharma a cité les défis de l’inflation mondiale persistante, des politiques monétaires plus strictes et la façon dont la hausse des coûts d’emprunt et l’augmentation du fardeau de la dette publique ont amplifié les déséquilibres macroéconomiques de la région, interrompant la reprise économique après la pandémie. Elle a mentionné que « le manque de financement peut obliger les pays à réduire les ressources destinées aux secteurs de développement critiques et à affaiblir davantage leur potentiel de croissance. Le resserrement du financement peut obliger les pays à réduire les ressources pour les secteurs de développement critiques comme la santé, l’éducation et les infrastructures ».
Mme Olayinka Bandele a souligné que pour atteindre les ODD en Zambie, il est impératif de combler le déficit de financement en combinant la mobilisation des ressources nationales, les mécanismes de financement innovants et la participation accrue du secteur privé. Elle a déclaré : « Un financement adéquat joue un rôle essentiel dans la réalisation des ODD. Sans un soutien financier substantiel, ces objectifs resteront insaisissables. Il est essentiel de débloquer des fonds pour accélérer la mise en œuvre des ODD en Zambie. Faciliter les partenariats, plaider pour un soutien financier accru pour les ODD et une collaboration renforcée grâce à un pacte tripartite impliquant le gouvernement zambien, les partenaires de développement et le secteur privé sont essentiels pour combler le déficit de financement et accélérer les progrès vers les ODD ».
Elle a souligné l’importance d’opter pour une industrialisation inclusive pour la création d’emplois durables et la réduction de la pauvreté ; ainsi que l’industrialisation et le développement des chaînes de valeur régionales comme solutions pour relever les défis du chômage, de la pauvreté et des inégalités. L’appui de la CEA au développement du parc agro-industriel commun impliquant la Zambie et le Zimbabwe ; le projet de précurseurs de batteries impliquant la République démocratique du Congo et la Zambie, démontrent un soutien à la
participation active du secteur privé dans des activités de développement tangibles ancrées dans des secteurs clés.
Le point culminant de la conférence a été la session de questions-réponses animée par la Directrice du BSR-AA de la CEA, Mme Eunice Kamwendo, qui a donné aux étudiants et aux autres participants l’occasion de soulever des questions pertinentes et de fournir plus d’informations sur le thème de la conférence. Les intervenants, M. Bona Chita et M. Obrian Ndlovu, ont applaudi la conférence et ont noté les défis de la mobilisation des ressources, la disponibilité des données désagrégées et ont appelé à davantage de développement du secteur privé, en particulier dans les secteurs des ressources, comme élément clé pour soutenir le développement socio-économique. À travers leurs interventions, les participants ont souligné la nécessité pour la Zambie de renégocier les conditions de financement avec les partenaires lorsque cela est possible, de renoncer aux prêts, d’identifier leurs priorités et de soutenir les ODD qui sont plus pertinents pour les acteurs et les enjeux locaux afin que le pays s’approprie pleinement le programme économique. D’autres questions soulevées par les participants concernaient la nécessité de réduire l’inflation, de renforcer la participation des citoyens zambiens aux choix stratégiques du gouvernement et appelaient la CEA et le FMI à entreprendre des activités directement sur le terrain. Mme Kamwendo a apprécié la discussion et a appelé les participants à s’approprier le processus de résolution du resserrement financier pour atteindre les ODD en Zambie, notant le besoin critique de résoudre les niveaux élevés de pauvreté, de chômage dans le pays.
M. Jacob Malungo, Doyen de l’École des sciences humaines et sociales de l’Université de Zambie a applaudi l’organisation de la conférence, observant les immenses avantages pour les enseignants et les étudiants de leur interaction avec les experts. Il a souligné l’importance de la conférence en tant que plate-forme pour partager les résultats des recherches des agences spécialisées telles que le FMI et la CEA et pour enrichir ainsi le dialogue et le débat. Concernant les ODD, il a ajouté que « nous devons mettre en œuvre les ODD à travers notre 8ème plan de développement national qui est interconnectée avec l’ensemble de la société ».
La conférence a été l’occasion de dialoguer, de collaborer et de s’interroger sur des solutions innovantes visant à surmonter le resserrement financier, en tirant parti du travail du FMI sur les défis de financement en Afrique subsaharienne et de celui de la CEA pour soutenir l’industrialisation. Elle a permis d’approfondir la compréhension des parties prenantes des stratégies de financement de la mise en œuvre des ODD et des aspirations du 8ème Plan national de développement.
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