Dubaï, Émirats arabes unis, le 8 décembre 2023 (CEA) – Les Petits États insulaires en développement (PEID) d’Afrique ont fait pression pour obtenir des financements d’adaptation afin de lutter contre les effets du changement climatique qui menacent leurs moyens de subsistance et leur survie future. Cet appel a été lancé lors d’un évènement parallèle sur le thème « Transition vers un avenir résilient au climat », organisé par la Commission climatique des États insulaires africains (AISCC).
Le Cap-Vert, les Comores, la Guinée équatoriale, la Guinée-Bissau, Madagascar, Maurice, São Tomé-et-Principe, les Seychelles et Zanzibar constituent les membres africains des petits États insulaires en développement, un groupe de nations insulaires de basse altitude comptant une population totale de 4 millions d’habitants et extrêmement vulnérables aux conséquences du changement climatique. Les PEID africains sont situés dans des zones reculées de basse altitude, vulnérables à l’élévation du niveau de la mer et aux cyclones. De plus, leurs économies reposent principalement sur le tourisme et la pêche.
Le Ministre seychellois de l’agriculture et de l’environnement, Flavian Joubert, a souligné que les PEID africains sont particulièrement vulnérables aux chocs du changement climatique, ce qui rend impérative une action immédiate pour protéger les populations, les économies et l’environnement. M. Joubert, dont le pays préside la Commission des États des îles africaines, a appelé les principaux émetteurs à élaborer des plans plus ambitieux pour maintenir l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius.
« Comme toute l’Afrique, les Seychelles considèrent le changement climatique comme une urgence qui remet en question tous les aspects de leurs chances de survie future et sape les efforts visant à atteindre pleinement les Objectifs de développement durable », a fait remarquer M. Joubert, ajoutant : « Nous devons trouver un terrain d’entente et espérer obtenir des résultats des négociations sur l’objectif mondial d’adaptation et cela ne devrait pas entraîner de nouveaux retards dans le renforcement de l’action en matière d’adaptation, en particulier pour les États insulaires d’Afrique.
Les PEID africains subissent les conséquences du changement climatique avec une vulnérabilité aiguë aux évènements météorologiques, sismiques et océanographiques, ce qui les rend particulièrement vulnérables car leurs économies sont ancrées dans le tourisme et la pêche. Entre autres problèmes, bien qu’ils partagent des caractéristiques communes d’insularité et de disparité géographique ainsi que de petites populations, leur vulnérabilité n’est pas uniforme ; ils ont une expérience variée du changement climatique et la capacité d’y faire face. Les Comores, la Guinée Bissau et São Tomé et Principe sont tous des PMA, tandis que le Cap-Vert, Maurice et les Seychelles ont des niveaux de développement plus élevés ainsi que des politiques et de meilleurs mécanismes pour lutter contre le changement climatique. En raison de leurs économies différentes, ils sont confrontés à des difficultés d’accès au financement vert pour le climat.
Le Directeur du changement climatique et de la croissance verte, à la Banque africaine de développement (BAD), Anthony Nyong, a déclaré que la Banque dispose de ressources et de programmes pour promouvoir la résilience des États insulaires qui sont confrontés à des vulnérabilités différentes de celles de la plupart des pays.
Pour sa part, le Directeur par intérim de la Division de la technologie, du changement climatique et de la gestion des ressources naturelles, à la Commission économique pour l’Afrique, Nassim Oulmane, a déclaré que la CEA travaille sur une proposition de projet de préparation pour permettre aux pays d’accéder au Fonds vert pour le climat. En outre, la CEA travaille à finaliser une demande régionale pour les 9 États insulaires africains afin qu’ils puissent mobiliser des fonds pour l’adaptation auprès du Fonds vert pour le climat.
« Nous travaillons également à une meilleure valorisation du carbone bleu et à la mise en œuvre de protocoles spécifiques aux États insulaires africains comme nous l’avons fait avec le Bassin du Congo en mettant également en place un registre du carbone bleu », a déclaré M. Oulmane.
Le Ministre mauricien de l’environnement, de la gestion des déchets solides et du changement climatique, Kavydass Ramano, a appelé à des solutions innovantes pour garantir un avenir résilient aux PEID africains, soulignant qu’« il n’y a pas de plan B car nous sommes tous soumis à des périodes prolongées de sécheresses ou d’inondations extrêmes causées par des pluies torrentielles ».
Il a déclaré que Maurice a plaidé pour une adaptation des écosystèmes grâce à des solutions basées sur la nature dans le cadre de sa Contribution déterminée au niveau national (CDN) 2021-2030.
« La petite île de São Tomé-et-Principe est vulnérable aux conséquences du changement climatique et connaît une élévation élevée du niveau de la mer qui menace les communautés côtières et a besoin de financement pour mettre en œuvre des programmes de protection côtière », a déclaré le Ministre de l’infrastructure, des ressources naturelles et de l’environnement de São Tomé et Principe, Adelino Cardoso.
L’Ambassadrice de Cabo Verde auprès des Nations Unies, Tania Serafim Romualdo, a déclaré lors de la table ronde que son pays a développé le Blue-x en partenariat avec la Bourse de Carbo Verde et le Programme des Nations Unies pour le développement. Blue-x est une plateforme de négociation d’instruments financiers durables et inclusifs orientés vers une économie durable, par exemple l’émission d’obligations bleues et d’obligations vertes.
Mme Ramualdo a déclaré que Cabo Verde a également institué un échange bilatéral avec le Portugal et négocié avec succès la transformation de 140 millions d’euros de dette détenue par le Trésor portugais en un Fonds pour le climat et l’environnement. Le Fonds fournira un capital de départ pour une stratégie globale de transition énergétique visant à atteindre zéro émission nette de carbone d’ici 2050.
Alors que le changement climatique affecte le développement de toutes les nations, indépendamment de leur situation géographique ou de la taille de leur économie, les 38 pays des PEID situés dans les Caraïbes, le Pacifique, l’Atlantique, l’Océan Indien et la Mer de Chine méridionale sont responsables de moins de 1 pour cent des émissions mondiales de Gaz à effet de serre (GES) et sont les plus vulnérables à ses conséquences dévastatrices.
L’évènement parallèle a été organisé par le Gouvernement des Seychelles, en collaboration avec la Commission économique pour l’Afrique, la Commission de l’Union africaine, la Banque africaine de développement et le Bureau du Conseiller spécial pour l’Afrique, OSAA, lors de la COP28, à Dubaï.
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