Tunis, 7 octobre 2022 (CEA) - Le Bureau de la CEA pour l'Afrique du Nord a conclu aujourd'hui un atelier de développement des capacités de quatre jours sur la Libye et la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (ZLECAf).
La Libye est aujourd’hui confrontée à des crises multiples dont la pandémie de la COVID-19, un conflit interne, l'intensification des sécheresses et les retombées de la guerre russo-ukrainienne. Selon la Banque africaine de développement, l’économie libyenne devrait croître de 3,5 % en 2022 et 4,3 % en 2023. Pour devenir une réalité, ces projections à court terme dépendront toutefois de la stabilité politique, de l'amélioration de la sécurité et d’une production pétrolière ininterrompue, a déclaré Zuzana Brixiova Schwidrowski, Directrice du Bureau de la CEA pour l'Afrique du Nord.
« Un défi majeur à relever pour ce pays sera de diversifier l'économie au-delà du secteur pétrolier et de réduire la volatilité de la croissance tout en générant des emplois. Cet atelier de renforcement des capacités sera l’occasion de se pencher sur les modalités de diversification de l’économie libyenne et de la mettre sur une trajectoire de croissance plus équilibrée, mais aussi comment s'orienter vers les énergies renouvelables et prendre en compte le changement climatique », a-t-elle ajouté.
L’atelier de développement des capacités sur la ZLECAf a été organisé à la demande du ministère libyen du Commerce. Il constitue la première de deux formations visant à renforcer la compréhension de l'accord par les parties prenantes libyennes, identifier les opportunités et les défis spécifiques à la Libye dans ce cadre, et tracer les contours d'une stratégie nationale avec pour ambition de permettre à la Libye de mieux faire entendre sa voix aux négociations sur la ZLECAf.
Cette formation était destinée aux fonctionnaires des ministères libyens du Commerce, de l'Economie, des Finances, de la Planification, de la Justice, du Transport ainsi que d'autres administrations publiques telles que les douanes ou encore les représentants du secteur privé et des universités.
Signée à Kigali, Rwanda, en 2018, la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine est la plus grande zone de libre-échange au monde depuis la création de l'OMC avec pour ambition de faciliter l’émergence d’un marché unique à l'échelle continentale caractérisé par un PIB total d'environ 3,4 billions de dollars et rassemblant 1,2 milliard de consommateurs.
La création de la ZLECAf a pour objectif de réduire les barrières tarifaires et non tarifaires et harmoniser les règles commerciales en vue de réduire les coûts de transaction, accélérer et d'augmenter les flux de biens et de services entre les pays africains et, à terme, favoriser l'intégration régionale du continent.
Selon Lubuya Bashala, économiste au Bureau de la CEA pour l'Afrique du Nord, bien que la Libye soit caractérisée par l'un des PIB les plus élevés d'Afrique grâce à ses importantes réserves d'hydrocarbures, l'économie du pays reste fortement dépendante des exportations de pétrole et par conséquent exposée aux variations de prix.
La ZLECAf pourrait permettre à la Libye de tirer le meilleur parti de ses réserves d'hydrocarbures actuelles tout en diversifiant son économie et ses partenaires commerciaux, ce qui permettrait de générer davantage d'opportunités d'emploi pour ses jeunes, renforcer la résilience et le développement durable du pays. Pour ce faire, la Libye aura besoin d'une stratégie nationale soigneusement conçue qui lui permettra de promouvoir et diversifier ses exportations et élargir la gamme de ses importations tout en protégeant ses secteurs stratégiques.
Note aux rédacteurs
La CEA est l'une des cinq commissions régionales du Conseil Economique et Social des Nations Unies (ECOSOC). Son Bureau pour l'Afrique du Nord vise à soutenir le développement des sept pays de la sous-région (Algérie, Égypte, Libye, Maroc, Mauritanie, Tunisie et Soudan) en les aidant à formuler et à mettre en œuvre des politiques et des programmes qui accompagnent leur transformation économique et sociale.
Une partie importante du mandat de la CEA porte sur le soutien aux efforts des pays membres africains pour faire de la ZLECAf un succès et une source significative de croissance pour leurs économies.
Le Bureau de la CEA pour l'Afrique du Nord tiendra en novembre 2022 la deuxième partie de l'atelier de renforcement des capacités de la ZLECAf au profit des parties prenantes libyennes en vue de soutenir les efforts du pays pour se doter d’une stratégie nationale de mise en œuvre la ZLECAf.