LE SECRÉTAIRE EXÉCUTIF
Projet de discours
Évènement de haut niveau de la Grande Muraille Bleue
Pavillon Afrique COP 27
7 novembre 2022
M. ANTONIO PEDRO
SECRÉTAIRE EXÉCUTIF
Excellences, Mesdames et Messieurs,
L’économie bleue et l’Initiative de la Grande Muraille Bleue
La vulnérabilité de l’Afrique au changement climatique a été largement rapportée. D’autre part, le continent jouit de riches ressources naturelles, offrant de grandes opportunités pour construire des infrastructures, des sociétés et des économies résilientes au climat.
L’adaptation est la principale préoccupation de l’Afrique, et cela devrait se refléter dans la structuration du financement climatique, nécessitant au moins 50 % des financements disponibles pour soutenir l’adaptation au changement climatique en Afrique.
Les espaces océaniques africains ont été trop souvent négligés. L’Initiative Grande Muraille Bleue représente un levier idéal pour lever des fonds et investir dans une adaptation dépendant des océans.
En mars 2022, la Déclaration de Kigali du Forum régional africain pour le développement durable appelait les pays africains à soutenir la Grande Muraille Bleue.
L’Initiative a fixé des objectifs ambitieux pour protéger 2 millions de kilomètres carrés de zones protégées et conservées. Il est évident que la protection ne signifie rien si on ne crée pas les liens avec les moyens de subsistance ; et la Grande Muraille Bleue vise à lier ses objectifs climatiques au développement de chaînes de valeur durables pour créer 70 millions de moyens de subsistance.
Il est clair que les pays africains ont besoin d’une transformation structurelle autour de leurs chaînes de valeur - et pour la pêche et d’autres ressources de l’économie bleue, cela signifie investir dans plus de capacités de transformation et combler le déficit d’infrastructures afin d’autonomiser les communautés locales grâce à un meilleur accès à l’énergie. En nous concentrant sur l’autonomisation des communautés côtières, nous pouvons y parvenir d’une manière intelligente face au climat.
Le succès de la COP27 sera défini par la capacité à augmenter considérablement le financement des investissements dans l’action climatique, en particulier l’adaptation.
L’innovation régionale proposée en matière d’obligations bleues peut fournir une échelle aux investisseurs potentiels et contribuer à réduire les risques. L’approche régionale doit également tenir compte des circonstances nationales spécifiques en matière de fiscalité et d’endettement de chaque pays.
L’approche régionale reflète également la nature transfrontalière des effets climatiques dans la région.
Appui de la CEA à la Grande Muraille Bleue
L’objectif ultime est de répliquer cette initiative pilote sur d’autres côtes du continent. Dans le cadre de son rôle de promotion du développement socio-économique durable de l’Afrique, la CEA a développé la boîte à outils d’évaluation de l’économie bleue et l’a testée dans trois pays : Djibouti en tant que pays côtier, le Rwanda en tant que pays intérieur et les Seychelles en tant que pays insulaire.
La mise à l’échelle de l’impact nécessite d’étendre ces études pilotes aux pays couverts par la Grande Muraille Bleue et de fournir aux principales parties prenantes des États membres des données consolidées fiables pour soutenir les investissements et le développement durable liés à l’ODD14.
En outre, dans le cadre de la Grande Muraille Bleue, la CEA s’est consacrée à catalyser les investissements bleus par le développement de programmes de renforcement des capacités et de formation permettant aux États membres de comprendre le mécanisme du marché, la notation de crédit, les cadres d’émission d’obligations bleues, les cadres juridiques et législatifs, les exigences en matière d’établissement de rapports de projet et les normes ESG.
Une réponse régionale aux défis du changement climatique
Au-delà de sa contribution aux économies locales sous la forme d’un entrepreneuriat bleu durable, la Grande Muraille Bleue peut contribuer à la conservation et à la restauration d’écosystèmes marins et côtiers critiques grâce à la mobilisation d’investisseurs à impact pour des corridors et des réseaux de projets à grande échelle. La Grande Muraille Bleue représente ainsi un canal durable d’investissements.
Reconnaissant que l’augmentation des niveaux d’endettement puisse être un obstacle à cette forme de financement, une obligation bleue régionale pourrait également fournir un moyen de refinancer des parties de la dette plus coûteuse des pays membres. De nouvelles émissions d’obligations qui refinancent à la fois des dettes plus anciennes et coûteuses et fournissent de nouvelles liquidités peuvent fournir le cadre d’une dette à plus grande échelle pour les conversions climatiques, et ainsi répondre à certaines des préoccupations concernant les coûts de transaction individuels élevés.
L’extension des projets existants du niveau national au niveau de la région de l’Afrique de l’Est d’abord et au niveau continental représente un changement de donne. Cela fournit un cadre pour canaliser les investissements vers la conservation et la création de moyens de subsistance. Il peut fournir des flux d’investissements prévisibles dans l’adaptation côtière.
Plus important encore, cela peut changer la vie des personnes vivant dans les communautés côtières.
Et c’est le type d’intervention qui importe le plus.
Avant de conclure, je voudrais remercier sincèrement le Gouvernement de la République des Seychelles de nous avoir réunis pour cet évènement, ainsi que tous les autres partenaires qui soutiennent cette intervention transformatrice. Nos remerciements également à l’UICN pour avoir mis en place les éléments de base.
Merci de votre attention et de votre soutien à cette initiative.