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Selon le rapport de la CEA, les pays africains commercent davantage à l’extérieur du continent qu’entre eux

1 mars, 2024
African countries trading more outside the continent than amongst themselves, ECA report

Victoria Falls, Zimbabwe, le 1er mars 2024 (CEA) – Selon un nouveau rapport de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), sur l’état de l’intégration régionale en Afrique, la part de l’Afrique dans le commerce mondial est restée inférieure à 3 pour cent, en grande partie tirée par le commerce des marchandises, un indicateur que les pays africains continuent de commercer davantage avec le reste du monde qu’entre eux.

Le Directeur de la Division de l’intégration régionale et du commerce de la CEA, Stephen Karingi, a présenté le rapport aux experts en marge du segment ministériel des 4 et 5 mars, de la Conférence des ministres des finances, de la planification et du développement économique (COM2024). Le rapport montre que le programme d’intégration régionale de l’Afrique progresse, quoique lentement. De plus, malgré les progrès réalisés en matière d’intégration monétaire et financière, les États membres n’ont pas satisfait aux critères de convergence macroéconomique.

En outre, le développement des infrastructures à travers le Programme de développement des infrastructures en Afrique a donné des résultats mitigés. Tandis que les routes et les TIC progressaient, les transports ferroviaires et les infrastructures énergétiques progressaient peu. Le financement des infrastructures reste un défi.

Le rapport indique que des progrès ont été réalisés dans la mise en œuvre du premier plan décennal de mise en œuvre (2014-2023) de l’Agenda 2063 : l’Afrique que nous voulons, de l’Union africaine, notamment l’adoption de l’Accord portant création de la Zone de libre-échange continentale africaine et du Marché unique du transport aérien africain.

Des progrès dans d’autres domaines cruciaux pour le succès de l’Accord portant création de la Zone de libre-échange continentale africaine, tels que la ratification du Protocole au Traité instituant la Communauté économique africaine relatif à la libre circulation des personnes, au droit de résidence et au droit d’établissement, et la promotion de la paix, de la bonne gouvernance et de la sécurité a été moins encourageante.

« Le nombre croissant de changements anticonstitutionnels de gouvernement met en évidence les défis persistants qui affligent les pays africains, notamment la faible gouvernance, la pauvreté persistante et les opportunités d’emploi limitées », a déclaré M. Karingi, ajoutant que le deuxième plan décennal de mise en œuvre de l’Agenda 2063 devra répondre à ces défis directement.

« Les États doivent continuer à prendre les mesures nécessaires pour garantir que l’environnement réglementaire soit propice à la mobilisation du financement durable des infrastructures par le secteur privé », a-t-il ajouté.

L’intégration régionale, a-t-il déclaré, reste essentielle dans les efforts africains visant à parvenir à un développement productif et durable.

« La mise en œuvre effective de l’Accord déterminera dans quelle mesure le continent pourra tirer les bénéfices du libre marché et de l’intégration commerciale pour le bénéfice global des peuples du continent africain », a noté Karingi.

Certains des domaines clés mis en évidence dans le rapport sur l’intégration régionale comprennent :

Intégration commerciale

Bien que les échanges commerciaux dans le cadre de l’Accord établissant la zone de libre-échange continentale africaine aient officiellement débuté le 1er janvier 2021, les changements envisagés dans le commerce intra-africain ne sont pas encore apparus. La part du commerce intra-africain dans le commerce mondial est passée de 14,5 pour cent en 2021 à 13,7 pour cent en 2022.

Au cours de la même période, les exportations intra-africaines ont diminué en pourcentage des exportations totales, passant de 18,22 pour cent à 17,89 pour cent, et les importations intra-africaines ont diminué de 12,81 pour cent à 12,09 pour cent.

Intégration monétaire et financière

Parmi les principaux critères, celui de l’inflation a été le moins rempli en 2022. L’inflation est restée élevée dans de nombreux pays africains en 2023 : la moyenne africaine était de 18,5 pour cent et dans 19 pays, l’inflation était supérieure à 10 pour cent. La dette brute des administrations publiques en 2023 s’élevait en moyenne à 65,2 pour cent du PIB de l’Afrique, contre une moyenne de 64,6 pour cent en 2022.

Marché unique du transport aérien africain

Actuellement, 36 membres de l’Union africaine, représentant 89 pour cent du marché du transport aérien intra-africain, ont rejoint le marché. Le marché devrait augmenter de 27 pour cent la fréquence des vols sur les routes aériennes existantes et permettre des gains grâce à des économies d’échelle d’environ 500 millions de dollars sur les tarifs passagers, la libre concurrence, l’ouverture de nouvelles routes commerciales, la protection de l’environnement et le développement du secteur privé dans l’aviation civile.

Technologies de l’information et des communications

L’Afrique n’a pas réussi à réduire la fracture numérique entre les sexes : en 2023, 32 pour cent de la population féminine utilisait Internet, contre 42 pour cent de la population masculine, contre une moyenne mondiale de 65 pour cent des femmes et 70 pour cent des hommes.

Énergie

La proportion de la population mondiale sans accès à l’électricité résidant en Afrique est passée de 74 pour cent avant la pandémie de COVID-19 à 77 pour cent en 2020. 39 pays africains peuvent fournir une énergie fiable et bon marché à leurs populations en utilisant des sources renouvelables, notamment la production d’hydrogène verte.

Financement des infrastructures

L’Afrique est toujours confrontée à un énorme déficit annuel de financement des infrastructures, estimé entre 130 et 170 milliards de dollars. Parmi les autres instruments de financement innovants figurent le financement mixte, les obligations vertes, sociales et liées au développement durable, ainsi que les échanges de dette contre nature.

Le rapport recommande que le deuxième plan décennal de mise en œuvre de l’Agenda 2063 s’attaque directement à ces défis. L’aspiration première du deuxième plan décennal de mise en œuvre visera à ce que chaque membre de l’Union africaine atteigne au moins le statut de Pays à revenu intermédiaire (PRI) d’ici 2034. Le deuxième plan décennal de mise en œuvre est en cours de finalisation dans un contexte économique mondial instable.

Publié par :
Section de la communication
Commission économique pour l’Afrique
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Éthiopie
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