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Selon un nouveau rapport, les habitants des villes africaines bénéficient de meilleurs résultats socio-économiques et de meilleurs niveaux de vie

26 avril, 2022
People in Africa's cities benefit from better socio-economic outcomes and standards of living, according to new report

Abidjan, Addis-Abeba, Paris – le 26 avril 2022 – L’urbanisation en Afrique contribue à de meilleurs résultats économiques et à un niveau de vie plus élevé, les villes dépassant notamment les moyennes nationales sur la plupart des indicateurs socio-économiques tels que l’éducation, la santé et l’emploi, selon  selon un nouveau rapport.

Produit par le Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest (SWAC/OCDE) en partenariat avec la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et la Banque africaine de développement (BAD), le rapport Africa’s Development Dynamics 2022 analyse les données de quatre millions d’individus et d’entreprises dans 2 600 villes, dans 34 pays africains. Il présente l’évaluation la plus complète de l’impact des villes africaines sur les résultats sociaux et économiques.

S’exprimant lors du lancement virtuel, M. Ibrahim Assane Mayaki, Président honoraire du SWAC et PDG de l’AUDA-NEPAD, déclare : « Les villes africaines […] ont maintenu leurs performances économiques malgré une croissance de 500 millions d’habitants au cours des 30 dernières années, fournissant plusieurs centaines millions de personnes avec de meilleurs emplois et un meilleur accès aux services et aux infrastructures. Ceci dans un contexte de soutien et d’investissement publics très limités est probablement l’une des réalisations les plus sous-estimées des villes africaines.

Dans son allocution de bienvenue, Mme Edlam Yemeru, Directrice par intérim de la Division du genre, de la lutte contre la pauvreté et de la politique sociale, de la CEA, déclare : « L’urbanisation de l’Afrique change la donne. Le changement n’est pas seulement démographique, mais remodèle également considérablement les résultats économiques et sociaux. Les villes doivent donc être placées au cœur de l’élaboration des politiques économiques nationales.

Les autres conclusions du rapport incluent :

  • L’urbanisation stimule le PIB en créant des économies d’agglomération. Environ 30% de la croissance du PIB par habitant de l’Afrique au cours des 20 dernières années sont dus à l’urbanisation.
  • L’urbanisation entraîne la transformation économique. Les travailleurs qualifiés représentent près de 36% du total des travailleurs dans les zones urbaines, tandis qu’en milieu rural, ils représentent un peu moins de 15% de la main-d’œuvre.
  • L’urbanisation améliore l’accès aux services financiers. Environ 49% des ménages urbains ont un compte bancaire contre seulement 17% des ménages ruraux.
  • L’urbanisation augmente les niveaux d’éducation. Le citadin moyen bénéficie de 8,6 années d’éducation formelle, tandis que son homologue rural est scolarisé pendant seulement la moitié de ces années.
  • Les villes profitent aux zones rurales. Les zones rurales proches des villes obtiennent de meilleurs résultats que les zones rurales éloignées en termes d’emploi, d’éducation, d’accès au financement et aux infrastructures. Par exemple, la part des ménages ruraux qui ont un compte bancaire est deux fois plus élevée parmi les ménages ruraux qui vivent à moins de 5 kilomètres d’une ville par rapport à ceux qui vivent à 30 kilomètres de la ville la plus proche.
  • Les groupes de villes offrent de nouvelles opportunités. Cinq des six principaux pôles urbains africains traversent les frontières nationales, ouvrant de nouvelles voies pour le développement économique et l’intégration régionale.

Néanmoins, le rapport note que les contraintes économiques et politiques continuent de limiter le potentiel des villes à contribuer de manière plus significative à la croissance économique et au développement social, risquant de laisser de nombreuses personnes pour compte. Il identifie en outre un besoin urgent de données opportunes et de nouvelles approches adaptées localement pour relever les défis existants et émergents des villes africaines.

Dans ce contexte, le rapport propose des actions que les décideurs politiques peuvent prendre pour maximiser les avantages de l’urbanisation et libérer le plein potentiel économique des villes africaines :

  • Les gouvernements nationaux devraient ancrer les villes dans la planification urbaine grâce à une meilleure coordination des politiques de développement nationales et locales en utilisant les villes comme moteurs de développement et en investissant dans des infrastructures qui relient les villes et augmentent la productivité.
  • Les gouvernements nationaux devraient habiliter les gouvernements locaux en les considérant comme des partenaires égaux dans l’élaboration du développement économique, permettant aux autorités municipales de gérer leurs décisions d’investissement et de renforcer leurs compétences.
  • Les gouvernements nationaux devraient stimuler la capacité d’investissement local à travers de meilleures finances en mettant en œuvre des transferts intragouvernementaux prévisibles et stables, en augmentant les revenus locaux par le biais des taxes, des tarifs et des redevances, et en facilitant un meilleur accès au financement par emprunt.

Dans son allocution de clôture lors du lancement virtuel, M. Solomon Quaynor, Vice-Président de la Banque africaine de développement pour le secteur privé, les infrastructures et l’industrialisation, déclare : « L’urbanisation est l’une des transformations les plus importantes que le continent africain subira au cours de ce siècle.

Le rapport Africa’s Development Dynamics 2022 est disponible en ligne ici et l’article d’information numérique peut être consulté ici.

 

Contacts médias :
CEA : Snober Abbasi | snober.abassi@un.org
CSAO/OCDE : Lia Beyeler | Lia.BEYELER@oecd.org
BAD : Solange Kamuanga-Tossou | s.kamuanga-tossou@afdb.org