Nairobi, le 6 mars 2010 (CEA) - La mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) en Afrique de l’Est peut entraîner des gains de bien-être s’élevant à 1,8 milliard de dollars américains pour l’Afrique de l’Est, augmentant les exportations intra-africaines de plus de 1,1 milliard de dollars et créer plus de 2 millions de nouveaux emplois, selon un nouveau rapport.
Ce rapport, intitulé, « Création d’un marché régional unifié - Vers la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine en Afrique de l’Est » publié conjointement par la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et Trademark East Africa, a été lancé hier, à Nairobi, au Kenya.
L’évènement portant sur le lancement a réuni plus de 130 experts, dont des ministres, des ambassadeurs, des responsables gouvernementaux, des économistes du commerce, des professeurs d’université, des partenaires au développement et des représentants de jeunes et de femmes du Kenya, du Burundi, du Soudan du Sud, du Pays somali, de la Tanzanie, du Rwanda et de l’Éthiopie.
Betty Maina, Ministre kenyane du commerce et de l’industrialisation, explique que son pays poursuit sa croissance commerciale en identifiant différents marchés pour ses produits. Elle souligne que pour maximiser les avantages de la ZLECA, une plus grande attention doit être accordée aux chaînes d’approvisionnement en produits agricoles et produits alimentaires transformés afin de l’étendre au niveau continental. « Nous devons améliorer nos performances et je suis heureuse qu’un grand nombre de jeunes intègrent l’industrie de la transformation alimentaire, qui offre beaucoup d’emplois à nos jeunes », déclare-t-elle.
Stephen Karingi, Directeur de la Division de l’intégration régionale et du commerce à la CEA, qui assiste également à l’évènement, indique que d’ici 2040, la ZLECA peut augmenter la valeur des exportations agricoles et alimentaires du continent de 16,8 milliards de dollars. Il note que, selon des estimations récentes de la CEA, les plus fortes augmentations en pourcentage - soit plus de 25% des exportations intra-africaines pour les secteurs industriels - se trouvent dans le textile, les vêtements, le cuir, le bois et le papier, les véhicules et les transports, l’agro-alimentaire tels que le lait et les produits laitiers, le sucre, les boissons, les légumes, les fruits, les noix et le riz.
Relance attendue du commerce intra-africain
Selon le rapport, l’élimination des droits de douane et des barrières non tarifaires requise par l’Accord stimulera le commerce intra-africain et améliorera les perspectives de développement de l’Afrique de l’Est, permettant aux entreprises régionales de profiter des marchés à croissance rapide à la fois dans la région et dans toute l’Afrique.
Cependant, le rapport souligne que bon nombre des gains escomptés peuvent être compromis si les besoins et les préoccupations du secteur privé ne sont pas entendus afin de mieux comprendre l’impact sur les secteurs touchés. Cela nécessite une compréhension des besoins à tous les niveaux, y compris des grandes, petites et moyennes entreprises.
Le rapport note également que l’établissement de plates-formes régulières pour les dialogues public-privé peut aider à identifier les défis à la mise en œuvre de la ZLECA.
Il est temps d’agir
S’exprimant lors de l’évènement, Mme Mama Keita, Directrice du Bureau de la CEA pour l’Afrique de l’Est, et Frank Matsaert, PDG de TradeMark East Africa, saluent la collaboration de leurs deux organisations et déclarent qu’en plus de fournir, pour la première fois, un ensemble d’évaluations d’impact complètes pour la région de l’Afrique de l’Est, ce rapport met en évidence les problèmes en jeu, identifiant les domaines dans lesquels les gouvernements et le secteur privé devront concentrer leurs énergies à mesure que la région passe à l’action.
Adan Mohamed, Ministre kenyan de la Communauté de l’Afrique de l’Est et du développement régional, présidant ledit évènement, souligne que la balle est dans notre camp pour faire de la ZLECA une réalité en tirant parti de l’énorme opportunité pour un marché unifié en Afrique.
Le rapport récemment publié fait remarquer la nature ambitieuse de la ZLECA : il ne s’agit pas simplement d’établir une « zone de libre-échange ». Cela libéralise les secteurs des services ainsi que les marchandises ; et vise à simplifier les régimes d’investissement et de propriété intellectuelle ainsi que créer une plate-forme commune pour la politique de concurrence. Ladite zone comprend un protocole sur la libre circulation, contribuant à remédier aux pénuries de compétences qui limitent de nombreux secteurs de l’économie régionale
Le rapport a été présenté par Andrew Mold, Chef de l’intégration régionale et du Groupe ZLECA au Bureau de la CEA pour l’Afrique de l’Est et Anthony Mveyange, Directeur de la recherche et de l’apprentissage chez Trademark East Africa.
Click here to download the report
Issued by:
The Sub-Regional Office for Eastern Africa
UN Economic Commission for Africa (ECA)