Tout pays a besoin de finances pour réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030. Cependant, en Afrique, les flux financiers illicites constituent un obstacle majeur au financement du développement. La justification du recouvrement des avoirs est que, depuis des siècles, les pays en développement, en particulier ceux d’Afrique, pâtissent gravement de la perte de ressources vitales du fait des sorties illicites de leurs avoirs, privant ainsi ces pays des ressources nécessaires au développement économique, à l’avènement du bien-être social et au maintien de la stabilité politique. L’accent mis sur la corruption mérite qu’on s’y attarde, mais il se traduit aussi par une pénurie d’analyses de l’ensemble du système des flux financiers illicites dans le contexte du recouvrement des avoirs. Cela est dû en partie au fait que, dans la plupart des instruments et initiatives mondiaux, on adopte une approche restrictive axée sur la corruption et les activités criminelles, alors que ces activités ne représentent qu’une petite partie des flux financiers illicites.