Niamey, le 23 novembre 2022 (CEA) – L’atelier sur « Le développement et le renforcement des principales chaînes de valeur régionales à l’échelle continentale en Afrique » s’est déroulé en marge du Sommet de l’Union africaine sur l’industrialisation et la diversification économique à Niamey, au Niger, du 20 au 25 novembre 2022. Ledit atelier avait pour objectif de répondre aux conclusions du rapport, « Fabriqué par l’Afrique : Créer de la valeur par l’intégration », publié par le Centre du commerce international (ITC) avec des contributions de l’Union européenne (UE) et de l’UA.
Le rapport met en évidence les vastes opportunités de développement des chaînes de valeur régionales et continentales à travers le continent dans plusieurs secteurs, dont le secteur pharmaceutique. La CEA était représentée par le Chargé des affaires économiques, Souleymane Abdallah, pour la discussion sur la dépendance de l’Afrique aux importations dans le secteur pharmaceutique – l’Afrique importe environ 70 % des produits pharmaceutiques de l’extérieur du continent et « les petites économies africaines paient un prix élevé pour s’approvisionner en médicaments et en raison de la taille de leur marché intérieur, ils ne sont pas en mesure d’influencer les prix auprès des grands groupes pharmaceutiques ou des fournisseurs ».
À la lumière de cette inadéquation entre la demande et l’offre, la CEA et ses partenaires ont développé l’Initiative sur les produits pharmaceutiques ancrés dans la Zone de libre-échange continentale africaine afin de résoudre ces problèmes de tarification. Souleymane Abdallah, explique que l’initiative vise à localiser la production, à harmoniser les cadres politiques et réglementaires et à garantir la qualité des produits. Le lancement du mécanisme centralisé d’achats groupés (CPPM) de l’Initiative pharmaceutique ancrée dans la ZLECAf en juillet 2021 a présenté des opportunités commerciales dans le secteur de la santé pour les investissements du secteur privé pouvant contribuer à la création d’emplois, aux économies de coûts et aux gains de productivité.
Hala Audi, Présidente-Directrice générale d’Unzima, une entreprise qui donne accès aux compétences et aux technologies nécessaires à la bio production locale, souligne l’importance de rendre les produits pharmaceutiques disponibles et abordables pour tous, déclarant « si nous voulons vraiment fabriquer des vaccins et des thérapies, nous devons résoudre la façon dont ils sont fabriqués ».
L’ITC, mandaté par la Direction générale des partenariats internationaux de la Commission européenne (EC INTPA DG), a mis en œuvre un diagnostic de la chaîne de valeur pour identifier les secteurs à fort potentiel de développement durable de la chaîne de valeur en Afrique et les goulots d’étranglement empêchant les entreprises de réaliser pleinement ce potentiel et a élaboré des recommandations sur la manière de surmonter les obstacles et de tirer parti des opportunités actuels.
Ursula Hermelink, Chargée du programme de l’ITC sur les mesures non tarifaires, a partagé plusieurs recommandations visant à stimuler le développement des chaînes de valeur pharmaceutiques sur le continent, notamment reformuler la vision et la stratégie basées sur les enseignements tirés de la mise en œuvre du plan de fabrication pharmaceutique pour l’Afrique, augmenter les investissements dans la recherche sur les médecines traditionnelles, améliorer la transparence des appels d’offres publics, assurer un mandat et un rôle solides pour l’Agence africaine des médicaments et appliquer la surveillance réglementaire des médicaments contrefaits et périmés.
Le Département du développement économique, du commerce, de l’industrie et des ressources minérales de la Commission de l’Union africaine (AUC EETIM), la Direction générale des partenariats internationaux de la Commission européenne (EC INTPA DG) et le Centre du commerce international (ITC) organisent cet atelier.
Le Sommet de l’Union africaine sur l’industrialisation et la diversification économique de l’Afrique souligne la détermination et l’engagement renouvelés de l’Afrique en faveur de l’industrialisation comme l’un des piliers centraux de la réalisation des objectifs de croissance économique et de développement du continent tels qu’énoncés dans l’Agenda 2063 et le Programme de développement durable à l’horizon 2030. À la lumière des interdépendances clés et stratégiques entre l’industrialisation et l’Accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), le sommet vise à rallier l’élan politique, les ressources, les partenariats et les alliances souhaités vers une dynamique d’industrialisation de l’Afrique.
Le rapport « Made in Africa » de l’ITC peut être lu dans son intégralité ici.
Publié par :
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